Les avalanches

Le terme "avalanche de neige" désigne un écoulement rapide d'une masse importante de neige sous l'effet de la gravité faisant suite à une rupture d’équilibre au sein du manteau neigeux. De façon simplifiée, on peut considérer le manteau neigeux comme un corps en équilibre soumis à des forces l’entraînant vers le bas (poids, surcharge locale (skieur, chute de corniches, de séracs, surraccumulation de neige due au transport de neige par le vent) qui sont opposées à des forces le maintenant en place (frottement du manteau neigeux avec le sol ou sur des ancrages latéraux de type rochers, cohésion de la neige à l’intérieur d’une même strate et cohésion entre les différentes strates constituant le manteau neigeux). L’équilibre sera rompu et l’avalanche se déclenchera lorsque la composante tangentielle du poids sera supérieure à la somme des frottements et de la cohésion. Plus la pente sera raide, plus la composante tangentielle sera importante pour une même valeur du poids.

Une terminologie variée, conduisant souvent à une certaine confusion, permet de décrire les avalanches. Elle fait appel à des critères variables que sont le type de neige (avalanche de neige poudreuse, humide, récente,…), le type de départ (avalanche de plaques), de saison (avalanches de printemps)… Nous avons choisi pour notre part de classer les avalanches suivant le type d’écoulement ce qui présente l’avantage d’offrir une classification simple :

Les avalanches de neige provoquent des dégâts importants. Ces dommages dépendent fortement du type d'avalanches, du volume de neige mis en mouvement et des caractéristiques géométriques et topographiques du couloir. Les avalanches denses provoquent des dégâts liés à leurs fortes densités alors que ceux produits par les avalanches poudreuses sont essentiellement dus aux effets de vitesse (le souffle à l’avant de l’avalanche appelé également vent d’avalanche) et à la turbulence.

Avalanche aérosol

Crédits: C.Vion

Avalanche dense

Crédits: F.Rapin/Cemagref

La meilleure prévention consiste bien évidemment à éviter toute construction dans les couloirs d’avalanches d’où l’importance de la connaissance de l’aléa. Mais dans certaines régions il ne resterait plus d’espaces constructibles ; le développement économique et touristique et la pression immobilière qui va de pair est forte. En France, 570 communes sont exposées à des degrés divers au risque d’avalanche dont 216 pour des enjeux humains, d’où la nécessité de mettre en place des stratégies pour tenter de limiter les effets dévastateurs des avalanches. A ce titre, on peut se remémorer les catastrophes de Barèges (plus de 20 morts en 1860), Val d’Isère (39 morts en 1978), du Tour (5 morts en 1978), et plus récemment de Montroc (12 morts en 1999).

Destruction d’un chalet par une avalanche

Crédits: F. Rapin/Cemagref

Crédits:
Florence NAAIM, chercheur au CEMAGREF