Volcans : avalanches de débris et écoulements gazeux

1. Les avalanches de débris

Les avalanches de débris sont des écoulements pyroclastiques ou volcanoclastiques issus de l'écroulement d'un flanc de volcan, qui donne naissance à une caldera d'avalanche en forme de fer à cheval. On distingue classiquement deux grands types d’avalanches de débris en fonction de leur genèse.

Les avalanches gravitaires ou de type "Bandaï" sont caractérisées par des éruptions phréatiques pendant la phase paroxysmale d’un grand glissement de terrain survenu sur les flancs du volcan (Leyrit, 2000). Ils affectent le plus souvent des roches altérées des zones hydrothermalisées (de fumerolles et solfatares) du volcan, comme ce fut le cas lors de l’éruption du Bandai (Japon) en 1888.

Les avalanches de type Bezymianny ou Mont St Helens sont dues à une forte pression du crypto-dôme (dôme de lave interne qui bouche la cheminée) qui va déstabiliser les flancs du volcan. Au Mont St Helens, un tiers du volcan a glissé en moins de 15 secondes.

Il n’existe aucun moyen de protection contre ce phénomène, dont la prévision à court terme est en outre impossible.

2. Les écoulements gazeux

Les gazs qui sont présents dans toutes les éruptions explosives sont parfois émis seuls sous la forme d'un nuage lourd de CO² invisible, qui ne provoque aucun dégât matériel, mais asphyxie sur son passage l'ensemble des êtres vivants se trouvant dans les dépressions. Les catastrophes les plus connues sont celle de 1979 à Dieng en Indonésie (142 morts) et de 1986 au lac Nyos au Cameroun (1750 morts). Dans ce dernier cas, le gaz se serait accumulé à l'état dissous dans les eaux profondes du lac jusqu'à un état proche de la saturation. Il était en état d'équilibre instable. La cause de sa remontée est incertaine : certains hydrologues prônent un retournement limnique, c'est-à-dire une brusque remontée des eaux – et des gazs - de profondeur, compensée par une plongée des eaux de surface ; tandis que les volcanologues comme H. Tazieff interprétaient ce phénomène par une petite éruption phréatique qui aurait libéré le gaz jusqu’ici dissous.
La prévision d’un phénomène aussi rare est quasiment impossible et leur connaissance est limitée à quelques cas car leurs effets dans le passé n’ont pas laissé de traces. Il est de plus impossible d'en réchapper car le nuage de gaz est incolore et inodore.

Bien que moins dangereux et destructeurs que les séismes, les volcans n’en demeurent pas moins extrêmement dangereux, surtout en cas d’éruption majeure qui peuvent avoir des impacts à plus ou moins long terme. Cependant des éruptions modérées peuvent également avoir des conséquences dramatiques par le biais de phénomènes indirectement volcaniques : écroulement gravitaire provoquant une avalanche de débris, lahars dont les plus gros peuvent s’écouler sur plus de 100 km du cratère, ou tsunami dévastateurs.

Crédits:
Franck LAVIGNE, Maître de Conférence à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne