Le concept de la GIZC est assez récent (1980-1990). Contrairement aux approches qui l’ont précédée et qui se basaient sur les différents secteurs de l’économie, la GIZC est une approche de la gouvernance qui intègre tous les secteurs d’activités qui affectent la zone côtière et ses ressources et qui prend en compte simultanément les aspects sociaux, économiques et environnementaux. La GIZC implique la création d’un nouveau palier de gouvernance au cœur duquel se trouve la participation de la société civile. Ce palier de gouvernance peut soit prendre des décisions, soit recommander une décision à une instance ayant juridiction sur la zone considérée.
Bien qu’il n’y ait pas de définition universellement acceptée de la GIZC et qu’elle fasse référence à de nombreux débats et discussions, les auteurs s’entendent sur certains points centraux. Comme exemple, voici deux des définitions courantes dans la littérature anglo-saxonne :
- “A multidisciplinary process that unites levels of governments and the community, science and management, sectoral and public interests in preparing and implementing a program for the protection and the sustainable development of coastal resources and environments.”
- “The aim of integrated coastal zone management is to promote the sustainable use of the coastal zone by balancing demands on its natural resources with the economic, cultural and social needs of the area and by seeking to resolve conflicts of use, having regard to the needs of present and future generations.”
L’adoption de la GIZC comme mode de gestion des risques côtiers trouve sa justification à différents niveaux :
- ce mode de gouvernance autorise la prise en compte « à la source » des interactions potentielles ou réelles entre acteurs, elle répond donc à l’impératif de la prise en compte de la complexité côtière ;
- ce mode de gouvernance permet la circulation d’information entre acteurs impliqués et répond ainsi à un impératif d’efficacité dans la gestion de l’information ;
- ce mode de gestion, par nature participatif, répond à un des impératifs éthiques du développement durable à savoir la participation aux prises de décisions des populations les plus touchées par les décisions prises.
Ce mode de gouvernance, la gestion intégrée de la zone côtière (GIZC), doit permettre la prise en compte de la complexité côtière, prise en compte opérationnalisée par la mise en place de structures multilatérales et participatives. Cette mise en place est en cours, les résultats de la GIZC appartiennent essentiellement à l’avenir, les expériences en cours semblant être pleines de promesses.
Jean-Paul VANDERLINDEN, professeur associé à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines