Le mercure, un exemple de polluant atmosphérique

Le mercure, polluant ubiquiste toxique pour l’humain via la consommation d’organismes contaminés, est devenu une préoccupation majeure, en raison du nombre croissant d’organismes aquatiques des écosystèmes du monde, présentant des teneurs élevées en mercure. Dans un rapport récent « State of the world, 2006 » des experts estiment que près de la moitié des jeunes enfants français et que 630,000 bébés nés chaque année aux Etats Unis présentent des teneurs en mercure qui dépassent les normes santé et risquent un empoisonnement au mercure.

La contamination par le mercure est un problème d’envergure mondiale. En effet, le mercure émis dans l’atmosphère peut-être transporter sur des milliers de kilomètres sous sa forme élémentaire (Hg°) et ainsi contaminer des milieux très éloignés des lieux d’émission. Cette caractéristique lui vaut la qualification de polluant mondial ou en anglais « toxic global pollutant ». C’est ainsi par exemple qu’ont été retrouvé dans le sang des habitants d’un village du Groenland, Quaanaag, des taux de mercure jusqu’à 12 fois supérieurs aux recommandations émises par les guides Américains pour ce métal toxique. Ce petit village très peu industrialisé, caractérisé par quatre mois d’obscurité dans l‘année et par une mer gelée de octobre jusqu’à mi-juillet ne produit évidemment pas cette pollution mercurielle mais la reçoit bien des pays industrialisés via l’atmosphère. Les habitants de nombreux villages comme celui de Quaanaag sont exposés au mercure via la consommation de baleines, phoques et poissons contaminés.

« Mercure » est le nom romain du dieu grec Hermès, le protecteur des voyageurs, des voleurs et des commerçants. Dans le tableau périodique des éléments, le symbole chimique du mercure est Hg et prend son origine du mot latin Hydrargyrum qui signifie «argent liquide». Comme le cadmium, le zinc et le plomb, le mercure est un «métal lourd» et peut être toxique pour les organismes vivants. La masse atomique de cet élément est de 200,59 grammes par mole et sa densité est 13,5 fois plus élevée que celle de l'eau.

Le mercure est présent à l’état de trace dans la croûte terrestre, où on le retrouve sous la forme d’un minerai rouge-brun appelé « cinabre » ; aussi connu sous l’appellation de sulfure naturel de mercure. C’est un élément assez rare puisqu’il ne représente qu’un dix millionième de la croûte terrestre. Le mercure est extrait du cinabre en chauffant ce dernier à haute température et en condensant les vapeurs émises lors de cette opération. Une fois isolé sous sa forme métallique à l’état pur, le mercure possède la propriété unique pour un élément d’être liquide à la température de la pièce. Comme tout élément chimique, la quantité de mercure présente sur Terre est indestructible, c’est-à-dire que le mercure ne peut être cré ou détruit. Le mercure possède également la propriété d’être extrêmement dense. Par exemple, un récipient rempli de mercure est environ treize fois plus lourd que s’il avait été rempli d’un volume équivalent d’eau.

complement Complément

Principales propriétés du Hg :

  • Indestructible
  • Dense
  • Liquide
  • Volatile
  • Bon conducteur d’électricité
  • Formation d’amalgames

Le mercure purifié possède de nombreuses autres propriétés inhabituelles. Ainsi, à l’état liquide, il est hautement volatile. Il conduit efficacement l’électricité. Il se contracte ou se dilate uniformément en réponse à des changements de températures et de pression.

Le mercure se combine facilement avec d’autres métaux pour former des alliages résistants tels les amalgames dentaires. Les vapeurs de mercure peuvent également se combiner à d’autres espèces gazeuses, formant ainsi des molécules ayant la particularité d’émettre de la lumière (courant électrique).

Ces qualités uniques que possède le mercure ont contribué à son emploi dans une vaste gamme d’applications médicales et industrielles et son utilisation dans l’élaboration de nombreux produits domestiques. La capacité que possède le mercure à former des alliages métalliques a également entraîné son emploi à grande échelle dans les activités d’orpaillage (récupération de l’or).

Crédits:
Anne ROUE-LE GALL, Maitre-Assistante à l’ENSMP – ISIGE
Frédéric PLANCHARD, Ingénieur de Recherche à l’ENSMP – ISIGE