La méthode « parcelles à risque phyto » : exemple de mise-en-oeuvre

Au milieu des années 90, le besoin d'une méthode d'évaluation du risque de transfert des produits phytosanitaires à l'échelle de le parcelle est apparu. C'est ce qu'on appelle la méthode « parcelles à risque phyto ». Evaluer le risque de transfert des produits phytosanitaires à l'échelle de la parcelle est un problème plus simple que d'évaluer ce risque à l'échelle des bassins versants car comme on l'a dit plus haut, à l'échelle locale certains facteurs de risque peuvent être considérés comme invariants. C'est le cas des facteurs climatologiques. A l'échelle régionale ces facteurs ne peuvent plus par contre être considérés comme invariants.

On va comparer comment fonctionne un tel indicateur de risque avec ce que donnerait un modèle à base physique ou un indicateur construit par simplification d'un modèle à base physique. Pour cela, on conservera l'exemple d'une protection aval de type bande enherbée. Le fait qu'une parcelle ne soit pas protégée par ne bande enherbée fait que le rang de risque est incrémenté dans le cas ci dessus de 15.

Notons r_protégée le rang de risque de la parcelle protégée

r_protégée = 54

Le rang de risque de la parcelle non protégée s'écrit :

r_non protégée = r_protégée + r_5 + I = 54 + 15

r_5 est la contribution au risque de facteur 5

i est la prise en compte de l'interaction entre le facteur 5 et les autres facteurs de risque.

Dans un modèle à base physique on un indicateur construit par simplification d'un modèle à base physique on supposera qu'une bande enherbée produit un effet d'atténuation sur la concentration ou le flux de pesticides sortant et que cette atténuation suit une loi exponentielle décroissante du type :

r = r_0*e^(l*ln(2)/D)

r_0 est le risque initial (avant la mise en place de la bande enherbée), r est le risque après mise en place de la bande enherbée, l est la largeur de la bande enherbée, D est la largeur qui assure une baisse du flux de produits phytosanitaires de 50%.
Supposons que D= 6 m, cela impliquerai qu'une bande de 6 m diminue le risque de 50%, de 12 m de 75%, de 18 m de 87,5%.

On constatera aisément que la différence entre les deux types d'indicateurs est grande.
Tout cela milite pour l'évaluation du risque par des techniques de modélisation ou au minimum par des indicateurs de risque qui soient fondés sur des modèles simplifiés. On est bien loin des indicateurs par pondération.

Crédits: Pierre AROUSSEAU, professeur à Agrocampus Rennes