De la protection contre les inondations vers la prévention des risques

L’évolution des politiques de protection contre les inondations reflète le passage récent d’une stratégie à une autre : de la volonté d’éradiquer le risque en contrôlant l’aléa vers une gestion plus globale du risque recentrée sur la maîtrise de la vulnérabilité dans les zones exposées. La perspective du changement climatique introduit également une nouvelle variable dans la recherche d’une gestion durable des inondations. Le principe même d’accepter les extrêmes hydrologiques est une nouvelle donne scientifique et sociétale caractéristique des années 2000. L’aléa devient un « atout patrimonial » Les régions françaises face aux extrêmes hydrologiques, c’est ce qu’il ressort des derniers textes de lois qui réglementent la gestion de l’eau en France et en Europe où l’impact des activités humaines a fini par être intégré.

Dans la multitude des mesures de lutte contre les inondations (figure suivante), l’accent est mis prioritairement sur les mesures non structurelles de prévention pour réduire durablement les dommages aux personnes et aux biens dans le respect des exigences environnementales. En France, le PPR est depuis plus de 10 ans le moteur de cette prévention destinée à réglementer l’usage des sols à travers un zonage des risques (figure suivante.4). La restauration des champs d’expansion des crues, la prise en compte du risque dans l’urbanisme, la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la conscience du risque sont inscrits dans la loi « risques » de 2003.

Classement des stratégies de gestion des inondations et mesures associées

Crédits: Pottier N., 2003

Evolution du cadre législatif de la prévention des risques naturels en France

Crédits: Pottier N.

La documentation étant abondante et facile d’accès sur les modes de prévention des risques d’inondation, nous ne traitons que des avancées en la matière. Les nouvelles approches de réduction des risques d’inondation visent précisément à réapprendre à vivre avec les crues et les inondations consécutives pour concilier développement économique et équilibre des milieux naturels (dans la limite des grandes crues dites « prévisibles », événements exceptionnels dits « extrêmes » exclus). Voir à ce sujet leslien externe  Actes du séminaire de Béziers des 6 et 7 mars 2006.

Crédits: Nathalie POTTIER, Maître de Conférences en Géographie à l’Université de Versailles St Quentin-en-Yvelines
Référence bibliographique

BRAVARD, J. P. . Les régions françaises face aux extrêmes hydrologiques. Sedes, 2000. 287. coll. Mobilités spatiale.