Risques, danger, probabilité, gravité et acceptabilité

Un exemple met en situation une cible qui est le piéton et une source de danger qui est l’automobile en mouvement. La présence simultanée dans l’espace et le temps des deux éléments conduit à l’émergence d’une situation dangereuse. Il est clair que le fait de retirer la source de danger ou la cible conduit à supprimer la situation dangereuse. Il est illusoire de faire disparaître toutes les sources de danger ou toutes les cibles. Il convient donc d’éviter que la situation dangereuse puisse conduire à la réalisation d’un accident. Dans le cas général, les cibles peuvent être de différentes natures : individus, populations, systèmes techniques, eco-système.

Une mesure du danger est le risque. L’ingénieur caractérise le risque comme une entité à deux dimensions :

(Risque)=(Probabilité) x (Gravité)

La probabilité permet de caractériser la facilité avec laquelle se produit l’enchaînement d’événements qui conduit à l’accident (il survient plus ou moins souvent). La gravité mesure les effets sur les cibles de l’accident (il a des conséquences plus ou moins importantes).

Pour obtenir une définition plus complète du risque, deux autres composantes peuvent être ajoutées : danger et acceptabilité.

(Risque) associe (Danger) (Probabilité) (Gravité) (Acceptabilité)

Il n’y a pas de risque si il n’y a pas de danger. L’acceptabilité est une dimension incontournable. Mais c’est également celle qui est la plus subjective. Elle est souvent estimée en appréciant quel bénéfice peut être opposé à la prise de risque. Un déplacement en voiture expose le chauffeur et les personnes transportées à des risques d’accident plus importants en termes de probabilité qu’un déplacement sur une distance similaire par voie de chemin de fer. En dehors de toute considération financière, le bénéfice obtenu par un déplacement en voiture peut se révéler important si le voyage en train nécessite par exemple des correspondances longues ou s’il n’est pas possible d’atteindre directement la destination visée par le train.

Crédits: Jean-François BRILHAC, professeur à l’Université de Haute-Alsace