Agriculture durable : les dynamiques territoriales de développement et l’agriculture

L’agriculture est aujourd’hui en interaction forte avec d’autres usagers du monde rural et d’autres secteurs économiques. Par ailleurs, la société rejette de plus en plus les modèles techniques hérités de la phase de modernisation agricole de l’après-guerre.

Ce double constat aboutit à la nécessité d’abandonner une approche « agricolo - centrée » en procédant à un déplacement de l’angle de vue : plutôt que s’intéresser à une agriculture durable, il s’agira de rechercher les voies permettant à l’agriculture de s’inscrire dans des stratégies de développement durable à différents niveaux d’organisation territoriale.

définition Définition

Agriculture : englobe non seulement la production agricole au sens strict mais aussi toutes les activités de production mettant en valeur des ressources naturelles renouvelables dans les espaces ruraux, périurbains, voire urbains (sylviculture, aquaculture...)
Développement durable : on peut définir le développement comme l’ensemble des processus par lesquels une société se transforme, évaluables par des critères sociaux, économiques et environnementaux. Un développement caractérisé par une économie viable, motrice de progrès sociaux et préservant le renouvellement des ressources sensibles qu’elle exploite ainsi que les capacités productives des milieux en vue d’usages futurs pourra être considéré comme durable.

La problématique revient ainsi à étudier les relations à double sens qui existent entre activités agricoles et processus de développement et à faire émerger de cette étude les modèles techniques et organisationnels ainsi que les modes de régulation susceptibles d’engager le système considéré sur la voie du développement durable.

L’analyse de ces dynamiques doit permettre de comprendre la place qu’occupe aujourd’hui l’agriculture dans la différenciation et le développement des territoires. L’environnement pris dans son acception la plus large pèse fortement sur l’agriculture avec des effets variés. On observe en effet une tension croissante entre d’une part une tendance à la mondialisation des marchés de masse (produits standardisés) et d’autre part des dynamiques locales privilégiant les relations de proximité afin de valoriser certains attributs spécifiques (qualité des produits, sécurité et traçabilité, effets terroirs). Une conséquence majeure de la façon dont cette tension est gérée et assumée est la localisation des activités agricoles, abordable depuis les échelles les plus globales (planète) jusqu’aux plus locales (canton).

En sens inverse, il convient d’analyser finement les rôles que peut jouer l’agriculture vis à vis d’autres activités et usages de l’espace : rôles positifs dans certains cas, négatifs et contradictoires pour d’autres. En définitive, cela doit permettre de définir quelle place les activités agricoles doivent avoir pour assurer un développement durable.

La 3e étape revient ensuite à étudier les facteurs de blocage, contraintes, leviers et opportunités à dégager pour orienter les processus de localisation des activités agricoles de manière à ce que la place de l’agriculture soit en cohérence avec le développement durable du territoire considéré.

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Crédits:
Jean-Marc DOUGUET, chercheur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Philippe LETERME, professeur à Agrocampus Rennes