Les blasts

On appelle blast une déferlante pyroclastique de très forte intensité. L’explosion étant dirigée latéralement, la surface détruite est très importante : 600 km2 au Mont St Helens (Etats-Unis) le 18 mai 1980, avec une forme en éventail et un angle d’environ 180°. La distance maximum du blast fut de 25 km parcourus en moins de 30 s (Fig. 7). Constitué presque exclusivement de gaz, ce très grand souffle supersonique a une vitesse variant de 100 à 250 m/s sur les premiers kilomètres, ce qui explique que tous les troncs d’arbres aient été couché sur son passage. Sur ses marges et en fin de course, le blast reste canalisé dans les vallées alors que dans la zone proximale, il franchit les obstacles topographiques. Au Mont St Helens, la température du blast fut estimée à 260°C. En plus du souffle mécanique, l’effet thermique augmente par conséquent les risques.
Malgré l’évacuation de toute la zone autour du volcan et la délimitation d’une seconde zone d'accès restreint dès la fin mars, l’éruption fit une soixantaine de victimes dont un volcanologue. Il n’existe en théorie aucun moyen de protection contre les blasts que l’on ne peut en outre pas prédire. Toutefois, un couple et ses quatre enfants qui campaient dans la zone dévastée par le blast à 20 km du cratère du Mont St Helens ont tous été sauvés. Après s’être réfugié dans une cabane, ils se sont calfeutré sous des couvertures et recouvert le visage de linge humide.

Cartographie des dépôts de l’éruption du Mont St-Helens en 1980

Crédits: Tiré de Lipman and Mullineaux, 1981

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Franck LAVIGNE, Maître de Conférence à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne