L’épidémiologie s’adresse directement à l’état sanitaire des populations et à leurs causes

Sur le plan étymologique, l’épidémiologie est la discipline (logos) qui étudie l'influence de divers facteurs sur (epi-) des populations (demos=cité). Elle est issue des démarches de santé publique pour combattre les épidémies et les affections d'origine infectieuse au 19ème siècle. Mais la reconnaissance de l'influence du milieu remonte à l'origine de la médecine.

citation Citation

Hippocrate : "Sur les airs, eaux et endroits..."

Quiconque souhaite étudier convenablement la médecine, devrait procéder ainsi : tout d'abord il devrait considérer les saisons de l'année car leurs effets ne sont pas du tout semblables, mais diffèrent beaucoup entre elles par rapport à leurs changements. Puis les vents, les chauds et les froids, en particulier ceux qui sont communs à tous les pays et aussi ceux qui sont propres à une localité. Nous devons encore considérer la qualité des eaux...

Traduction approximative

L'ensemble des champs couverts par la santé publique repose sur les données épidémiologiques.
L'épidémiologie descriptive nous fournit les indicateurs de l'état sanitaire d'une population, éventuellement standardisés pour s'affranchir de certains facteurs de variabilité. Nous pouvons ainsi mesurer l'incidence et la prévalence d’une maladie et calculer les taux spécifiques par tranche d'âge et par sexe. Nous pouvons alors aborder la recherche de liaisons avec une exposition, une pratique, un lieu de résidence, la profession. C'est l'objet de l'épidémiologie analytique, appelée aussi étiologique, car elle essaye de rechercher des causes.

Pour simplifier la présentation, dans une étude analytique on constitue deux groupes. Le premier est constitué d’individus atteints d'une pathologie donnée (troubles respiratoires, allergies ou cancers, pour prendre quelques exemples), c’est las cas. Le second comprend des individus sains (qualifiés de témoins). Le but est d’étudier l’exposition à un facteur supposé de risque (exposition, mode de vie etc.), qui se répartirait différemment chez les cas et les témoins. Il est capital que les deux groupes soient comparables pour toutes les caractéristiques (démographiques ou socioprofessionnels par exemple), sauf le facteur étudié, sinon les conclusions risquent d’être faussées. On évoque alors l’existence de biais ou de facteurs de confusion, dont il faut tenir compte dans l’exploitation des résultats. Quatre groupes résultent de cette analyse, permettant le calcul de deux proportions ou rapports, dont la comparaison fournira une indication du lien entre le facteur de risque et la pathologie. Le rapport des rapports appelé risque relatif (souvent représenté par l’entité “odds ratio”), accompagné d’un intervalle de confiance donne la mesure quantitative du risque.

Crédits:
Jean-Marc DOUGUET, chercheur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
Yorghos REMVIKOS, professeur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
 
Définition

Taux qui mesure la fréquence d’apparition d’un cancer dans la population sur une période de temps donnée. Elle exprime une morbidité : nombre de nouveaux cas pour une affection apparue dans une population donnée et pendant une période donnée (année en général).

Définition

Le taux de prévalence représente le nombre de personnes atteintes d’un cancer dans une population, soit les nouveaux cas et les malades déjà connus, en rechute ou en cours de traitement.