Le degré d’hydratation du substrat : les mouvements de retrait-gonflement des argiles

Il s’agit de variations de volume de formations à forte composante argileuse en fonction de leur teneur en eau. Ces variations produisent des gonflements (période humide) et des tassements (périodes sèches). La fréquence d’apparition est assez grande. Sa répartition spatiale est très vaste et sa localisation n’a rien a voir avec une quelconque zonation climatique mais plutôt avec une zonation géologique (présence de matériaux argileux). Plus de 5 000 communes sont touchées dans 75 départements depuis 1989, ceci sans compter l’épisode de sécheresse de l’année 2003. En Île-de-France, 40% des communes ont fait l’objet d’un ou de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle ; dans certains départements comme le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis, ce sont deux communes sur trois qui sont concernées. C’est un risque « atypique » en raison de ses effets différés dans le temps (plusieurs années parfois) et de sa grande variabilité spatiale à grande échelle. L’appréhension des dégâts est de l’ordre du micro-local, à l’échelle du bâti ou de la parcelle, et non du bassin versant. Il fut longtemps peu médiatisé car il n’entraîne aucun risque humain. En revanche, les coûts qu’il engendre sont considérables et les dommages aux biens sont parfois irréversibles. A tel point que ce risque, conjugué aux risques d’inondation a failli mettre en péril le système d’indemnisation français des catastrophes naturelles.

On peut alors rassembler ces différents types de mouvements de terrain, en fonction d’une approche temporelle (en suivant la terminologie du MEDD) :

Le pas de temps des différents mouvements de terrain

Les mouvements lents et continus Les mouvements rapides et discontinus
Les tassements et les affaissements
Le retrait-gonflement des argiles
Les glissements de terrain
Les mouvements liés aux séismes les écroulements et les chutes de blocs les coulées boueuses et torrentielles

Crédits: Catherine CARRE, Maître de conférences à l’université de Paris1 Panthéon Sorbonne
Michèle CHARTIER, Maître de conférences à l’université de Paris1 Panthéon Sorbonne