Le risque naturel : notions

1. Accidents et catastrophes

L’événement non souhaité aux conséquences les plus graves dans le domaine du risque naturel est souvent défini comme ‘catastrophe naturelle’ Portail de prévention des risques majeurs. Il s’agit de phénomènes ou de conjonction de phénomènes dont les effets sont particulièrement dommageables. L’échelle globale des catastrophes comporte néanmoins plusieurs niveaux : de l’accident (pertes humaines inférieures à 10 personnes et pertes financières inférieures à 15 millions d’euros) à la catastrophe gigantesque (plus de 100000 morts et des pertes financières allant de 100 millions d’euros à 15 milliards d’euros).

2. Risques, aléas, enjeux, vulnérabilité

La définition usuelle donnée pour le risque naturel est la suivante :

(Risque) = (aléa) x (enjeu)

Le risque est donc la confrontation d’un aléa (phénomène naturel dangereux) et d’une zone géographique où existent des enjeux qui peuvent être humains, économiques ou environnementaux.

L’aléa, ou événement ou processus, doit être défini par une intensité (pourquoi et comment ?), une occurrence spatiale (où ?) et temporelle (quand ?, durée ?). L’intensité traduit l’importance d’un phénomène (Risques et catastrophes). Elle peut être mesurée (hauteur d’eau pour une inondation, magnitude d’un séisme) ou estimée (durée de submersion, vitesse de déplacement). La probabilité d’occurrence spatiale est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité (géologique par exemple). L’extension spatiale de l’aléa est plus difficile à estimer (avalanche ou mouvement de terrain par exemple). La probabilité d’occurrence temporelle dépend de facteurs déclenchants naturels ou anthropiques. Elle peut être estimée qualitativement (négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de retour de 10 ans, 30 ans, 100 ans). La durée du phénomène doit être également prise en compte (durée considérée pour les précipitations pluvieuses). Il est souvent nécessaire de dresser un tableau à double entrée pour caractériser l’aléa (intensité, durée). Pour l’aléa inondation, ce tableau donne la hauteur d’eau (en ligne) et la durée des précipitations (en colonne).

Les enjeux et la vulnérabilité sont liés à la présence humaine (personnes, habitations, activités économiques, infracstructure, …) et sont difficiles à définir. Il n’existe pas de vulnérabilité intrinsèque mais une vulnérabilité pour chacun des aléas concernés. La vulnérabilité dépend des éléments exposés et de leurs résistances, comportements, etc. Elle est caractéristique d’un site à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en fonction de l’activité humaine. Cette définition de la vulnérabilité semble trop restrictive et lui est opposée, depuis une dizaine d’année, une nouvelle définition qui traduit la fragilité d’un système dans son ensemble et sa capacité à surmonter la crise provoquée par l’aléa Risques et catastrophes. Dans ce contexte, il est important de caractériser la résistance (sa capacité à résister face à un événement non souhaité) et la résilience (sa capacité à récupérer un fonctionnement normal suite aux conséquences d’un événement non souhaité) du système. La résilience mesure la capacité du système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation (une catastrophe par exemple). La vulnérabilité d’un système sera d’autant plus faible que sa résilience sera grande.

Le risque est donc considéré comme une mesure de la situation dangereuse qui résulte de la confrontation de l’aléa et des enjeux. Cette mesure s’exprime souvent en termes de gravité et probabilité et, comme pour le risque technologique, peut être représentée dans le diagramme de Farmer.

Pour l’inondation (événement non souhaité), l’aléa est constitué des pluies torrentielles qui ont pour conséquences des inondations et des rivières en crues. L’aléa est défini par un certain nombre de processus naturels qui peuvent donner lieu à des effets dominos. L’effet domino traduit un couplage entre processus : la conséquence d’un processus père est la cause d’un processus fils. Les enjeux sont les structures, les populations et l’environnement directement ou indirectement touchés par l’aléa. Ces derniers constituent donc les cibles impactées par l’aléa.

Face à un risque naturel donné, la société doit répondre à deux questions fondamentales :

L’acceptabilité est donc également une dimension incontournable pour le risque naturel. Comme précédemment mentionné, celle-ci dépend essentiellement des sociétés exposées aux risques.

Crédits: Jean-François BRILHAC, professeur à l’Université de Haute-Alsace
 
Référence webographique

Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Portail de prévention des risques majeurs. [consulté le 27/06/2012] http://www.prim.net

Référence bibliographique

DAUPHINE, A.. Risques et catastrophes . Observer, spatialiser, comprendre, gérer. Armand Colin, 2001.

Référence bibliographique

DAUPHINE, A.. Risques et catastrophes . Observer, spatialiser, comprendre, gérer. Armand Colin, 2001.