La méthode « parcelles à risque phyto » : les facteurs de risque

Au milieu des années 90, le besoin d'une méthode d'évaluation du risque de transfert des produits phytosanitaires à l'échelle de le parcelle est apparu. C'est ce qu'on appelle la méthode « parcelles à risque phyto ». Evaluer le risque de transfert des produits phytosanitaires à l'échelle de la parcelle est un problème plus simple que d'évaluer ce risque à l'échelle des bassins versants car comme on l'a dit plus haut, à l'échelle locale certains facteurs de risque peuvent être considérés comme invariants. C'est le cas des facteurs climatologiques. A l'échelle régionale ces facteurs ne peuvent plus par contre être considérés comme invariants.

En circonscrivant le problème à l'évaluation du risque de transfert des produits phytosanitaires à l'échelle d'un exploitation agricole ou d'un bassin versant de taille raisonnable (quelques dizaines de milliers d'hectares au maximum), le problème se simplifie donc et la liste des facteurs de risque que l'on doit prendre en compte se réduit aux facteurs topographiques et à quelques autres :

Facteurs topographiques :

Facteurs pédologiques :

Les deux facteurs pédologiques n'ont pas été retenus dans cette méthode pour plusieurs raisons :

  1. le taux de matière organique n'a pas été retenu pour des raisons opérationnelles. Introduire ce facteur dans la méthode aurait contraint la méthode à n'être applicable que sur moins de 5% des parcelles (sur celles pour lesquelles on connaît précisément le taux de matière organique par analyse). L'abandon de ce facteur est scientifiquement extrêmement regrettable car on connaît son importance. Mais si on avait introduit ce facteur cela aurait sans doute condamné la méthode à ne pas être utilisée...
  2. l'état de surface du sol n'a pas été retenu pour deux trois raisons principales : pour des raisons opérationnelles comme dans le cas précédent, parce ce que ce facteur est variable dans le temps à l'intérieur de l'année et cela aurait conduit à un indicateur de risque temporel très riche sur le plan technique mais d'usage délicat et parce que ce facteur n'est pas indépendant du taux de matière organique...

Il reste les cinq facteurs dits topographiques. La hiérarchie de ces cinq facteurs proposée par les scientifiques était la suivante :

  1. distance hydraulique de la parcelle au réseau hydrographique
  2. existence d'un drainage artificiel
  3. pente de la parcelle
  4. longueur de la parcelle dans le sens de la pente
  5. existence d'une protection aval
Crédits: Pierre AROUSSEAU, professeur à Agrocampus Rennes