Pesticides et facteurs de risque-aléa liés aux pratiques agricoles et à la topographie

1. Les facteurs liés aux pratiques agricoles

Certaines pratiques étant « à risque », comme le fait de réaliser des traitements phytosanitaires alors que les prévisions météorologiques sont mauvaises (prévisions de pluie). Dans cet exemple, il s'agit non seulement de pratiques « à risque » mais aussi de pratiques inefficaces sur le plan technique... Dans ce qui suit, cette famille de facteurs de risque ne sera pas prise en compte, considérant que la gestion de ces facteurs est du ressort de la réglementation, de l'information, de la formation ou tout simplement - dans certains cas - du bon sens...

2. Les facteurs liés aux caractéristiques topographiques des parcelles

Ce qui conduit aux notions de « risque parcellaire » et de « facteurs de risque parcellaire ». Le premier d'entre eux étant la « distance hydraulique de la parcelle au réseau hydrographique ». Cette distance hydraulique est la longueur du chemin de l'eau entre l'aval de la parcelle et le réseau hydrographique. Plus ce chemin de l'eau est court, plus la probabilité qu'une eau de ruissellement chargée en produits phytosanitaires s'infiltre dans le sol est faible. Inversement, plus ce chemin de l'eau est long, plus la probabilité qu'une eau de ruissellement chargée en produits phytosanitaires s'infiltre dans le sol est forte. L'impact de ce facteur de risque est bien documenté par de nombreux travaux expérimentaux sur les transferts de produits phytosanitaires partout dans le monde.

La question du croisement entre les facteurs de risque liés aux molécules et les facteurs de risque parcellaire sera réglée - comme cela se fait en Bretagne – par l'utilisation d'un tableau de croisement. Supposons que l'on distingue – in fine – trois classes de molécules et trois classes de parcelles en fonction de leur risque, on construira un tableau de préconisation du type suivant :

Au niveau de cette étape, il faut préciser la question à laquelle on veut répondre et plus précisément l'échelle à laquelle on veut y répondre :

La question est-elle d'évaluer le risque de transfert des pesticides à l'échelle régionale ? Dans ce cas le problème est plus complexe car il y a bien des facteurs supplémentaires à prendre en compte, par exemple les facteurs climatologiques : intensité et volume des précipitations, durée qui s'écoule entre la date d'application des pesticides – et donc le moment où la quantité de matière active présente dans la parcelle est maximale – et la première pluie susceptible d'entraîner un transfert de pesticides (ce cas est présenté rapidement en 1 ou 2 pages avec la validation).
La question est-elle d'évaluer le risque de transfert des pesticides à l'échelle d'une exploitation ou d'un bassin versant pas trop grand ? Dans ce cas, la problème se simplifie partiellement car un certain nombre de facteurs de risque deviennent invariants car on peut les considérer comme invariants à l'échelle locale ( c'est le cas en particulier des facteurs climatologiques).

Crédits: Pierre AROUSSEAU, professeur à Agrocampus Rennes