Grâce à ses études et à des résultats épidémiologiques, plusieurs types de risques sanitaires ont été identifiés par rapport aux pollutions atmosphériques :
- Au niveau de l’appareil respiratoire, les polluants atmosphériques peuvent générer des gènes respiratoire, des réactions inflammatoire ou interférer sur le système immunitaire.
- Ils peuvent augmenter la sensibilité des personnes aux allergies, et favoriser des maladies du système respiratoire comme l’asthme ou certaines bronchites
- Ils peuvent être cancérogènes
Divers groupes de population sont qualifiés de "sensibles", car ils sont physiologiquement plus exposés aux risques sanitaires en raison de facteurs physiologiques (cas des jeunes enfants) ou pathologiques (personnes asthmatiques). Le nombre de ces personnes étant élevé, la qualité de l’air et l’évaluation du risque sanitaire doit prendre en compte ces populations « à risque », pour faire en sorte que ces personnes soient protégées contre ce qui pourrait compromettre leur développement normal ou aggraver leur état de santé.
Le cas de l’ozone troposphérique est par exemple bien connu aujourd’hui. Sous l’effet du rayonnement solaire, les NOx émis par la circulation atmosphérique dans les grandes villes permettent à l’oxygène de se transformer en ozone, gaz particulièrement irritant. Ainsi, pendant les épisodes de forte chaleur et en absence de vent qui chasserait l’ozone, on entend parler de pics de pollution à l’ozone, et il est alors recommandé aux personnes sensibles de ne pas sortir.
L’augmentation de ces risques sanitaires à des répercutions économiques directes (coûts des actes médicaux et médicaments, arrêt maladie en entreprise…) ainsi que des conséquences indirectes sur les systèmes d’assurance maladie.
Les mécanismes impliqués dans les effets sanitaires de la pollution atmosphérique sont complexes. Leur étude nécessite la prise en compte de données écotoxicologiques et épidémiologiques. Les données toxicologiques, obtenues grâce à des expérimentations animales, ont des avantages et des limites : elles permettent de bien comprendre les mécanismes biologiques à liés aux pathologies, mais ces expériences ne peuvent être réalisées que pour des polluants pris séparément (on ne sait pas encore aujourd’hui étudier les effets d’un mélange de polluants), et doivent être extrapolés à l’homme (opération parfois discutable).
Par ailleurs, on peut étudier les effets avérés de la pollution atmosphérique, et ainsi en évaluer et quantifier les conséquences : c’est le domaine de l’épidémiologie.
Anne ROUE-LE GALL, Maitre-Assistante à l’ENSMP – ISIGE
Frédéric PLANCHARD, Ingénieur de Recherche à l’ENSMP – ISIGE