Les risques associés aux retombées aériennes sont relativement limités car la population a le plus souvent le temps de s'enfuir dans la mesure où ces éruptions sont bien anticipées par les organismes de surveillance volcanologiques.
La genèse des éruptions explosives verticales est très variée. Les différents types d'éruptions explosives sont fonction du ratio eau/magma.
Diagramme de classification des éruptions selon les indices de dispersion et de fragmentation (Walker, 1973)

Les éruptions magmatiques sont liées à la forte teneur en gaz dans le magma. Ce type d'éruption présente différents styles ou régimes (Fig. 1) :
- strombolien, caractérisé par des explosions intermittentes de lave à intervalle régulier (quelques dizaines de minutes à Stromboli) et une hauteur du panache limitée à quelques centaines de mètres.
- vulcanien, dont les explosions brèves (quelques dizaines à quelques minutes) peuvent être de forte intensité. Ces éruptions peuvent précéder une phase plinienne (Mont St-Helens en 1980) ou se répéter régulièrement lors d'une crise éruptive pendant des jours, des mois ou des années (Sakurajima, Semeru).
- pliniennes, les plus dangereuses, car continues pendant des heures ou des jours, et formant des colonnes éruptives de plusieurs dizaines de kilomètres de haut (Krakatoa en 1883, Santorin dans l’Antiquité). En fin d’éruption, le volcan s’écroule parfois sur lui-même, formant un cratère d’effondrement de plusieurs kilomètres de diamètre appelé caldeira (Fig.2).
Image SPOT de la caldeira du Bromo (Java, Indonésie) en mars 2001

L'activité explosive liée à l'interaction eau-magma, peut générer deux types d'éruptions :
- hydromagmatiques, par l'interaction explosive entre un magma ascendant et des eaux superficielles (nappes phréatiques, lacs, etc). Dans le cas d'un hydromagmatisme subaérien (à l’air libre), les éruptions appelées phréatomagmatiques créent de larges cheminées en forme d'entonnoir, les diatrêmes, surmontés par un grand cratère appelé maar (Taal 1965, Galunggung 1982, lac Pavin).
- phréatiques, liées à la vaporisation d'eau superficielle sans éjection de magma, comme à la Soufrière de Guadeloupe en 1976-77.
Les risques associés aux retombées aériennes sont faibles, mais plus élevés que ceux liés aux coulées de lave : les retombées ont entraîné la mort de près de 3400 personnes au XXe siècle (4,2 % des décès dus aux éruptions volcaniques).
Peu d’entre elles furent victimes de retombées balistiques de bombes volcaniques car la surface maximum de la zone affectée est limitée à quelques kilomètres autour du cratère. Les victimes sont le plus souvent des touristes imprudents.
Les risques liés aux retombées de cendres sont plus élevés, qui peuvent être fatales en cas d'éruption ultrapliniennes : celle du Vésuve en 79 de notre ère a fait 2000 morts à Pompéi, qui furent victimes d’effondrement des toits, de suffocation ou qui furent enterrés vivant sous 3 m de ponces.
Transportées latéralement par les vents, les cendres peuvent perturber la circulation aérienne : lors de l’éruption du Galunggung (Indonésie) en 1982, une catastrophe a été évitée de justesse car les quatre réacteurs d’un Boeing 747 se sont arrêtés quand l’avion a traversé le panache à 11 500 m d'altitude, avant que deux d’entre eux ne se remettent en marche.
A une autre échelle, les cendres volcaniques peuvent faire plusieurs fois le tour de la terre et perturber le climat pendant plusieurs années : les grandes éruptions pliniennes (Tambora en 1815, Krakatoa en 1883, Pinatubo en 1991, etc.) ont toutes entraîné un abaissement général de la température moyenne mondiale et des perturbations saisonnières du climat.
La prévention des risques passe par une évacuation des villages menacés. Les éruptions pliniennes qui montrent toujours des signes avant-coureurs sont le plus souvent prévues plusieurs semaines à l’avance par les volcanologues. S’il est trop tard pour une évacuation, il est conseillé de rester chez soi en attendaant que la visibilité revienne (car il fait parfois nuit noire pendant plusieurs jours), de protéger son visage par un mouchoir humide pour éviter l’absorption de cendres, de renforcer le toit de sa maison et de le déblayer régulièrement.
Franck LAVIGNE, Maître de Conférence à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne