Quartiers pilotes et urbanisme durable Depuis une décennie, des projets de quartiers durables voient le jour en Europe. Héritiers des premiers quartiers écologiques, ils en diffèrent par leur taille (souvent quelques milliers de logements et d’emplois) et une de leur finalité : offrir une forte qualité de vie en ville afin de freiner l'étalement urbain. Les villes nord-européennes, notamment scandinaves, en montrent les premiers exemples, où prédominent les préoccupations environnementales et la recherche de performances écologiques, comme à Helsinki, Stockholm ou Malmö ( ). Les expériences allemandes intègrent davantage des exigences sociales telles que la mixité, lorsque les villes gardent la maîtrise du foncier, comme à Hanovre, accessible à toutes les catégories sociales.
L’urbanisme durable est un courant urbanistique peu théorisé, si on le compare à l'urbanisme moderne marqué par l'autorité de ses chefs de file, bien qu’il repose sur des travaux d’écologie urbaine préexistants. En grande partie expérimental, il s’appuie sur des expériences pilotes, qui se veulent démonstratives, et une recherche de solutions pratiques. Une caractéristique originale de ces opérations est leur insertion dans une écologie conçue à l’échelle planétaire et régionale : diminution des émissions de gaz à effet de serre et de l’empreinte écologique des villes, gestion à ciel ouvert des eaux pluviales, biodiversité. La compacité, la mixité fonctionnelle et la mobilité douce traduisent en termes urbanistiques ces exigences.
Dans l’éco-construction, la problématique énergétique reste centrale. Hanovre, Malmö et Stockholm ont construit par exemple des quartiers à basse consommation, en visant l’autonomie énergétique et une forte réduction des gaz à effet de serre. Ces quartiers montrent qu’il est possible, en panachant les énergies renouvelables et sans avoir recours à l’énergie nucléaire, soit de faire fonctionner un quartier uniquement à partir des énergies renouvelables, soit d’emprunter encore aux énergies fossiles mais peu si l’on construit des micro-centrales, comme à Hanovre. L’isolation thermique des bâtiments, la diversification et la décentralisation énergétiques permettent une baisse très importante des émissions de CO2, estimée à 75% environ dans le quartier d’Hanovre. Ces mesures ont bien sûr des retombées sociales en abaissant les charges, ce qui fait parler les acteurs du Dunkerquois d’Habitat à Haute Qualité Environnementale et Sociale (HQES).
Les quartiers ou lotissements se réclamant du développement durable, qui se diffusent selon des paliers d’exigences variables, ne sont pas seulement rivés aux économies d’énergie, d’eau ou de déchets. Ils réinventent aussi un rapport de proximité à la nature. Ils expérimentent un compromis entre densité et végétalisation intense, jardins privatifs et ville compacte. Ils servent enfin de prototypes, avant la diffusion plus large de ces nouvelles manières de construire.