Impact environnemental des tsunamis

L’impact d’un tsunami sur l’environnement est à la fois d’ordre géomorphologique, hydrologique et biologique. Le rôle des évènements catastrophiques, comme les tsunamis, les ouragans et les tempêtes, dans l’évolution morphologique et sédimentaire des milieux côtiers est un thème de plus en plus abordé dans la littérature scientifique . Les grands tsunamis provoquent des crises géomorphologiques majeures car ils impliquent en quelques minutes une érosion côtière localement très accentuée (abrasion des platiers, érosion des falaises, recul des plages), une mobilisation et un dépôt dans les terres de sédiments sous-marins et littoraux. Cet impact s’étend sur plusieurs centaines de kilomètres de côte et jusqu’à plusieurs kilomètres dans les terres, dévastant ainsi plusieurs centaines de km².
Crédits
Franck Lavigne (Université Paris 1) et al., 2006
Légende
Modalités de la propagation du tsunami du 26 décembre 2004 à Lhok Nga.
Crédits
Franck Lavigne (Université Paris 1) et al., 2006
Légende
Modalités de la propagation du tsunami du 26 décembre 2004 à l’Est de Banda Aceh .
Beaucoup de travaux ont déjà été réalisés sur les dépôts de sables et blocs associés à d’anciens tsunamis, surtout sur les côtes proches des frontières de plaques convergentes. L’identification et l’analyse de ces dépôts permettent de mieux comprendre les traces sédimentologiques laissées par les anciens tsunamis, de reconstituer leur étendue, de déterminer des intervalles de récurrence des séismes et d’estimer les risques de tsunami à l’échelle locale et régionale. C’est pourquoi les missions scientifiques post-tsunami sont nécessaires pour établir des liens entre les traces géomorphologiques et sédimentaires des anciens tsunamis et les processus et formes observés suite à un tsunami . De telles investigations, plus ou moins complètes, ont été menées lors des tsunamis de 1992 à Florès et au Nicaragua, de 1993 à Hokkaido, de 1994 à Java Est, de 1998 en Papouasie Nouvelle-Guinée, du Pérou en 2001, à Banda Aceh en 1994 et sur la côte sud de Java . Cependant, l’impact géomorphologique des tsunamis demeure peu documenté, de même que leur impact sur l’environnement en général. Seuls quelques auteurs ont tenté de corréler les dépôts de tsunami avec les formes et processus d’érosion .
Crédits
Franck Lavigne (Uniersité Paris 1) et al., 2007
Légende
Répartition des run-up du tsunami du 17 juillet 2006 sur la côte sud de Java.
Crédits
Franck Lavigne (Université Paris 1) et al., 2007
Légende
Tsunami du 17 juillet 2006 inondant un bassin à crevette près de Pangandaran au sud de Java (haut). Même site en temps normal le 30 août 2006.
Les effets biologiques des tsunamis sont pour l’instant peu documentés. L’action mécanique des vagues entraîne des destructions massives au sein des biocénoses néritiques, intertidales et littorales. Les récifs coralliens sont particulièrement sensibles aux tsunamis (ex. Hawaï, Indonésie, Polynésie), du fait de l’impact mécanique initial et des matières demeurant en suspension plusieurs semaines après l’évènement. L’incursion d’eau salée dans les terres peut également être néfaste pour les cultures et pour certaines espèces ayant résisté au choc (ex. Florès 1992). Les tsunamis ayant frappé l’Indonésie en 1992 et 1994 et la Papouasie-Nouvelle Guinée en 1998 ont montré le rôle protecteur de la mangrove, qui réduit l’impact mécanique des tsunamis ; ce que confirment les modèles analogiques. Or, dans de nombreux pays d’Asie du Sud-Est, l’anthropisation galopante et la pression agricole menacent les mangroves du fait de l’exploitation de leurs ressources (bois de palétuviers), de l’augmentation des apports turbides liée à l’érosion accélérée des versants déboisés, et de l’implantation de bassins à crevettes. Dans de nombreuses régions, les marais maritimes ont été asséchés et poldérisés, et la mangrove a laissé place à de nouvelles terres agricoles, industrielles ou urbaines (ex. littoral de Banda Aceh, Sumatra).
 
Référence bibliographique

Dawson, 1994 ; Bryant et al., 1996 ; Scheffers & Kelletat, 2003 ; Nott, 2004 -

Référence bibliographique

Synolakis & Okal, 2005 -

Référence bibliographique

Shi et al., 1995 -

Référence bibliographique

Lavigne et al., 2006 -

Référence bibliographique

Lavigne et al., 2007 -

Référence bibliographique

Shi et al., 1995 ; Bryant et al., 1996 ; Gelfenbaum & Jaffe, 2003 -

Définition

Ensemble des êtres vivants qui peuplent un écosystème donné.

Définition
Définition

La région de l'océan qui est proche des côtes est dite néritique. D'un point de vue géologique, elle reçoit la majeure partie des sédiments arrachés aux continents, principalement apportés par les fleuves et dispersés par les courants marins et la houle.

Référence bibliographique

Gelfenbaum et Jaffe, 2003 -