Conclusion

L’approche que les sociétés ont du risque d’inondation a évolué au cours de l’histoire. En Europe et en France comme dans tous les pays dotés d’une politique de prévention du risque, on est passé d'une conception hydraulicienne de contrôle des écoulements au début du siècle à une conception territoriale de la gestion des risques liés aux inondations aujourd'hui. L’inondation n’est généralement plus considérée comme une fatalité mais comme une contrainte à intégrer dans l’aménagement des territoires, voire dans les approches les plus novatrices, comme un atout de développement et une composante patrimoniale. Ce changement de rapport au risque s’explique par le renforcement des enjeux économiques, environnementaux et sociaux liés à l’augmentation récente de la vulnérabilité humaine face aux inondations. Il traduit aussi la reconnaissance que cette vulnérabilité est vouée à l’aggravation dans un futur proche en liaison avec une pression démographique croissante dans les zones exposées et un changement climatique susceptible de modifier la répartition, la fréquence et l’intensité des événements. Cette perspective ajoute à la nécessité incontournable pour les gouvernements (notamment les plus exposés) d’intégrer la composante risque dans leurs politiques pour un développement durable du pays. La question du retour à l’acceptabilité du risque, qui ne peut être nul, doit être au coeur des politiques de prévention des inondations.
Désormais, la société doit réapprendre à composer avec les crues pour concilier développement économique et protection des milieux naturels dans une perspective de développement durable des territoires. C’est du moins le défi dans lequel s’engagent les pays dotés d’une politique de prévention des risques d’inondation et l’Union Européenne.