Hydrothermalisme en contexte continental : Comme en domaine océanique, les phénomènes magmatiques s’accompagnent de flux thermiques anormaux et d’une activité hydrothermale. On peut observer le plupart des systèmes hydrothermaux continentaux dans les régions de volcanisme actif ou récent (Figures 6 et 7).

Crédits
Surmely, 2004
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Figure 6 : Hydrothermalisme du Massif Central : Carte géologique ancienne montrant la répartition locale d’un ensemble de sources « minérales » dans la région de St Nectaire

Crédits
Rihs et Condomines,2002
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Figure 7 : Hydrothermalisme du Massif Central : Carte géologique simplifiée de la fracture thermale d’Aigueperse : localisation de sites hydrothermaux remarquables (lire analyses chimiques dans Tableau 2)

Les températures des fluides de décharge peuvent dépasser 400 °C. On rencontre les systèmes « magmatiques » dans :
(1) les zones de convergence de plaques, où ils sont associés plus ou moins directement à des intrusions magmatiques de type acide ou intermédiaire
(2) les rifts où ils sont liés à une source magmatique profonde de type basique (ces systèmes sont très comparables aux systèmes hydrothermaux marins).

Les autres catégories de systèmes, métamorphiques, sédimentaires ou météoriques, sont beaucoup plus rares. Ces systèmes sont associés à l’activité du métamorphisme ou à la tectonique des zones de collision de plaques (chaînes de montagne) ou des plates-formes continentales (Aquilina et al., 2002).
Par exemple dans les chaînes de montagne, la combinaison d’un soulèvement rapide (cm/an) et d’une érosion importante accentue les gradients thermiques locaux. C’est ainsi que des eaux d’origine météoritique qui s’infiltrent dans un massif rocheux dont le contenu calorique acquis en profondeur est en cours de dissipation peuvent nourrir un système hydrothermal. De même dans les bassins sédimentaires, des phénomènes de compression ou d’extension peuvent engendrer des mouvements d’eau souterraine (eaux d’infiltration d’origine météorique ou eaux interstitielles). Ces systèmes hydrothermaux sans connexion magmatique produisent des fluides de température assez faibles (< 170 °C ).

D’une manière générale, la qualité chimique des eaux hydrothermales est très variable (Tableau 3).

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Tableau 3 : Caractéristiques physiques et chimiques de quelques fluides hydrothermaux en contexte continental

Figure 2.3.4.9

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Surmely, 2004
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Hydrothermalisme du Massif Central : Schéma simplifié des circulations hydrothermales dans la fracture thermale d’Aigueperse

Figure 2.3.4.10

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Surmely, 2004
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Hydrothermalisme du Massif Central : photos des sources du bourg de Gimeaux : de gauche à droite – Intérieur du captage de la source du Ceix surnommée « le Volcan » en raison du dégazage très fort de CO2g qui agite continuellement l’eau à son point d’émergence ; la source communale dite « de Jumac » et conduite reliant une des sources à un atelier de pétrification (source de l’établissement des sources pétrifiantes) : on remarque des travertins ocres formés à partir des pertes en eau de la conduite

Figure 2.3.4.11

Crédits
D'après Ellis et Mahon, 1977
Légende
Schéma de la distribution de la circulation fluide convective et des isothermes dans un système hydrothermal en contexte continental
Légende des symboles: R = recharge (Pluies) ; CC = circulation convective; D = décharge (sources chaudes); ST : source thermique. En tirets, isothermes; flèches = directions de flux.