Grâce à ces études et à des résultats épidémiologiques, plusieurs types de risques sanitaires ont été identifiés par rapport aux pollutions atmosphériques :
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Au niveau de l’appareil respiratoire, les polluants atmosphériques peuvent générer des gènes respiratoire, des réactions inflammatoire ou interférer sur le système immunitaire.
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Ils peuvent augmenter la sensibilité des personnes aux allergies, et favoriser des maladies du système respiratoire comme l’asthme ou certaines bronchites
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Ils peuvent être cancérogènes
Divers groupes de population sont qualifiés de " sensibles ", car ils sont physiologiquement plus exposés aux risques sanitaires en raison de facteurs physiologiques (cas des jeunes enfants) ou pathologiques (personnes asthmatiques). Le nombre de ces personnes étant élevé, la qualité de l’air et l’évaluation du risque sanitaire doit prendre en compte ces populations « à risque », pour faire en sorte que ces personnes soient protégées contre ce qui pourrait compromettre leur développement normal ou aggraver leur état de santé.

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A man in Delhi, India shields his face with a mask while riding a bicycle. A recent study showed that pollution in Asia is directly linked to unsustainable energy practices. (FAO Photo)
Le cas de l’ozone troposphérique est par exemple bien connu aujourd’hui. Sous l’effet du rayonnement solaire, les NOx émis par la circulation atmosphérique dans les grandes villes permettent à l’oxygène de se transformer en ozone, gaz particulièrement irritant. Ainsi, pendant les épisodes de forte chaleur et en absence de vent qui chasserai l’ozone, on entend parler de pics de pollution à l’ozone, et il est alors recommandé aux personnes sensibles de ne pas sortir.
L’augmentation de ces risques sanitaires à des répercutions économiques directes (coûts des actes médicaux et médicaments, arrêt maladie en entreprise…) ainsi que des conséquences indirectes sur les systèmes d’assurance maladie.
Acidification et eutrophisation des milieux
Bien connu, le phénomène de pluies acides est lié à la transformation de certains polluants chimiques ( (SO2, NOx, NH3, HCl, HF) émis par les activités humaines sous forme de composés acides, pendant leur passage dans l’atmosphère : SO2 et NOx se transforment en sulfates (SO4
2-) et en nitrates (NO3
2-) en atmosphère sèche, ou en acide sulfurique (H2SO4) et en acide nitrique (HNO3) en atmosphère humide. Retombant avec la pluie, ces acides dégradent directement les milieux vivants : mort des forets, acidification des eaux, modification de la faune et de la flore…
Les émissions de NOx et de NH3 peuvent par ailleurs perturber certains écosystèmes en apportant de l'azote en excès, et en favorisant le développement incontrôlé de certains organismes, comme des algues vertes dans les cours d’eau. Ce phénomène s’appelle eutrophisation.

Crédits
Johann Dréo, juillet 2004
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Algues en eau douce
« Trou dans la couche d’ozone »
Dans la haute atmosphère (25 km se trouve une « couche d’ozone », qui protège la terre du rayonnement UV solaire, et nous préserve ainsi contre le risque de cancer de la peau. Vers la fin des années 1980, une baisse anormale des concentrations d’ozone a été observée au pole sud, diminuant ainsi la protection de la couche d’ozone sur les être vivants vivant dans cette région.
Cette diminution de la couche d’ozone a été attribuée à l’émission dans l’air de chlorofluorocarbures (CFC) émis par les activités humaines. En septembre 1987, avec quelques années de négociations internationales, le protocole de Montréal visant à interdire les CFC est mis en œuvre.

Crédits
NASA
Légende
Trou de la couche d'ozone en septembre 2007
Les pollutions atmosphériques peuvent poser par exemples des problèmes de natures diverses pour notre société. Par exemple ils peuvent augmentent la détérioration de certains bâtiments (acidité sur les bâtiments calcaires, dépôts noirs…)
Les mécanismes impliqués dans les effets sanitaires de la pollution atmosphérique sont complexes. Leur étude nécessite la prise en compte de données écotoxicologiques et épidémiologiques. Les données toxicologiques, obtenues grâce à des expérimentations animales, ont des avantages et des limites : elles permettent de bien comprendre les mécanismes biologiques à liés aux pathologies, mais le ces expériences ne peuvent être réalisées que pour des polluants pris séparément (on ne sait pas encore aujourd’hui étudier les effets d’un mélange de polluants), et doivent être extrapolés à l’homme (opération parfois discutable).
Par ailleurs, on peut étudier les effets avérés de la pollution atmosphérique, et ainsi en évaluer et quantifier les conséquences : c’est le domaine de l’épidémiologie.
Il est important de bien noter que, étant donné la grande diversité des risques, ceux-ci peuvent être caractérisés par différentes échelles de temps et d’espace. Voici quelques exemples pour illustrer ceci :
Echelle | D’espace | De temps |
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Courte | Pollution par des métaux lourds autour d’une usine sidérurgique (échelle locale) | Pollution à l’ozone (effets irritants immédiats) |
Moyenne | Pluies acides (échelle d’un pays) | Eutrophisation des milieux (échelle annuelle) |
Longue | Trou dans la couche d’ozone (échelle mondiale) | Augmentation du risque de cancer (échelle d’une vie) |