Introduction

«Il faut toujours prendre le maximum de risques avec le maximum de précautions » Cette citation de Rudyard Kipling illustre toute la complexité et les paradoxes dans lesquels se perd notre société « du risque »« La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité », Flammarion, 2003, 522 p.. Notion médiatisée à outrance, le concept de risque se pare des contours imprécis et fluctuants.
L’appréhension juridique des risques, et tout particulièrement des risques environnementaux, s’avère délicate et revêt un caractère inachevé en constante évolution. La relative jeunesse du droit de l’environnement explique, en partie, ce phénomène, et ce, en dépit des racines anciennes de la législation française sur les installations classéesRelatif aux manufactures et ateliers insalubres, incommodes ou dangereux.. Elle témoigne de la prégnance d’une logique initiale, de nature réactive, face aux catastrophes naturelles et aux accidents technologiques majeurs.
Cette instabilité normative se manifeste par l’existence de réglementations sectorielles [En droit français, l’adoption du code de l’environnement (la partie législative en 2000 et la partie règlementaire (2005-2007) réunit une partie de ces textes (dont, le livre V « Prévention des pollutions, des risques et nuisances »)9ème édition, Dalloz, 2006, 2575 p.], aux fondements juridiques diversifiés (chapitre 1).
Elle révèle l’acuité des conflits entre les impératifs environnementaux, les exigences socio-économiques et les connaissances scientifiques et technologiques. Les récentes tragédies sanitaires et écologiques révèlent l’inadaptation et l’ineffectivité préoccupantes des encadrements juridiques existants, justifiant leur révision régulière, voire l’adoption de nouveaux textes (chapitre 2).
Cette recherche d’un « juste » équilibre entre la prise de risque, la préservation de la sécurité des personnes et des biens et de la qualité de l’environnement constitue un processus d’apprentissage subtil reposant sur la responsabilisation différenciée de l’ensemble de tous les acteurs (chapitre 3). La confrontation de la société à ses propres vulnérabilités reçoit un écho planétaire, comme l’illustre la consécration onusienne de la décennie internationale de réduction des risques naturels en 1989 (résolution 44/236).
 
Référence bibliographique

Ulrich Beck - « La société du risque. Sur la voie d'une autre modernité », Flammarion, 2003, 522 p.

Référence bibliographique

Décret impérial du 15/10/1810 - Relatif aux manufactures et ateliers insalubres, incommodes ou dangereux.

Référence bibliographique

C. Cans, P. Billet, E. Dejean - 9ème édition, Dalloz, 2006, 2575 p.