La classification des approches participatives peut se poursuivre en termes de typologie de procédure et de variations selon le type de problème abordé, le contexte social et politique, etc. Elle peut aussi être poursuivie en termes des « effets » — les effets espérés (dimension normative) ainsi que les effets réellement observés (dimension positive).
Une analyse en termes d’effets a été réalisée par Sybille van den Hove (2001)
qui propose un classement en termes de trois grandes catégories d’effets : les substantifs, les procéduraux et les contextuels (voir Tableau). Cette approche permet d'établir un éventail empirique et de construire la réflexion sur la pratique de ces approches, en fournissant les bases d’analyse et d’évaluation des potentialités des approches participatives comme outils de gouvernance pour le développement durable.

Les effets substantifs
LES EFFETS SUBSTANTIFS des approches participatives; c’est-à-dire, les impacts envisagés pour la qualité du résultat du processus de décision. La qualité de la décision est ici évaluée en termes de résultats (substantifs) sur les plans environnemental, technique, économique et éventuellement social.
Les effets procéduraux
LES EFFETS PROCEDURAUX, c’est-à-dire, n’ayant pas trait aux résultats tels quels mais aux caractéristiques de la procédure décisionnelle elle-même. Il convient d’établir la démarcation entre, d’une part, les caractéristiques de procédure qui pourraient peser sur la qualité du résultat substantif (ce qui implique la caractérisation de la procédure comme un moyen à une fin substantive) et, d’autre part, les caractéristiques qui peuvent être jugées « bonnes en soi » parfois même indépendamment de l'incidence sur le résultat substantif. Nous parlons dans le premier cas des effets instrumentaux de procédure et, pour le dernier cas, d’une qualité « procédurale pure ».
Les effets contextuels
LES EFFETS CONTEXTUELS, ne se rapporte pas directement au problème (choix technique, performance économique ou environnemental, etc.) ciblé par le processus décisionnel mais davantage au contexte social dans lequel s'inscrit ce processus. Certains de ces effets concernent les systèmes d’information dans lesquels s’inscrit le processus, alors que d'autres induisent une modification du contexte social de la décision.
Les interrelations
La typologie « en termes d’effets » est un peu artificielle. Des interrelations fortes existent entre les différentes dimensions. Tout processus réel sera interprété et évalué en partie par rapport à ses résultats espérés (que ce soit sur le plan de gain économique, de gain environnemental ou de gain pour la démocratie, etc.) et tout processus réel sera jugé légitime ou pas selon des conventions de bonne procédure affirmées ou disputées par des membres de la société. En d’autres termes, l’acceptation par les membres d’une société d’une décision dépend autant du caractère du processus que du résultat substantif.