Définition
Les ressources halieutiques sont composées des stocks exploités par la pêche et de ceux issus des activités d’aquaculture.
En 2006, la production halieutique mondiale représente 110 millions de tonnes de poissons destiné à l’alimentation (soit 77% de la production mondiale), dont 47% sont issues de l’aquaculture. Globalement, cette production a permis de fournir au moins 15% de l’apport en protéines animales à 2,9 milliards de personnes (FAO, 2009). En 2006, la production mondiale des pêches représente environ 92 millions de tonnes, soit environ 91,2 milliards de dollars US, et celle de l’aquaculture représente 51,7 millions de tonnes, soit environ 78,8 milliards de dollars US (FAO, 2009).
La production halieutique mondiale s’est fortement développée des années 50 aux années 70, puis la croissance de cette production s’est ralentie entre les années 70 et 90. Des années 90 à nos jours, la production mondiale des pêches a plafonné, alors que celle de l’aquaculture s’est accrue (FAO, 2009). L’évolution de la production des pêches des années 70 à 90 s’explique par un important développement de l’effort de pêche dans les années 70 et 80 (permis par le progrès technique) qui a exercé une pression accrue sur les stocks de poissons exploités, et a finalement mené à la surexploitation et à l’épuisement d’environ 1/3 des stocks mondiaux. Pendant les 10 à 15 dernières années, la part des stocks surexploités, épuisés ou en relèvement reste stable, soit environ 28% des stocks en 2007 – 19% sont surexploités, 8% sont épuisés et 1% sont en cours de relèvement- (FAO, 2009). Les possibilités de développement de la pêche sont fortement limitées puisqu’en 2007 52% des stocks sont pleinement exploités, seuls 20% des stocks sont modérément ou sous-exploités et les dix principales espèces pêchées (représentant 30% de la production totale) sont pleinement exploitées ou surexploitées. Ainsi, il semble que le potentiel maximal d’exploitation des stocks naturels de poissons des océans du globe est atteint (FAO, 2009). La production aquacole mondiale s’est quand à elle beaucoup développée depuis 50 ans, néanmoins son expansion est contrainte par l’utilisation de farines et d’huiles de poissons sauvages (l’aquaculture consomme 60% de la farine de poisson produite et 85% de l’huile de poisson fabriquée dans les années récentes, FAO 2009).
Comme nous venons de l’illustrer, les ressources halieutiques sauvages (c'est-à-dire les stocks exploités par la pêche) sont des ressources vivantes communes renouvelables, qui, lorsqu’elles sont en libre-accès, sont soumises à la tragédie des communs (Hardin, 1968), c'est-à-dire qu’elles font l’objet d’une surexploitation. Explicitons maintenant ce point. Les ressources communes en libre accès sont caractérisées par la non-exclusion et la rivalité d’usage (tableau 6 supra) : tous les agents peuvent avoir librement accès à l’usage de cette ressource mais la consommation des uns affecte celle des autres, c'est-à-dire que lorsqu’un agent (ici un pêcheur) utilise la ressource (c'est-à-dire qu’il prélève des poissons) cela diminue la quantité immédiatement disponible de la ressource (les poissons dans les océans) pour les autres agents (les autres pêcheurs). Ainsi, le caractère commun des ressources halieutiques génère des externalités négatives croisées entre les pêcheurs lors de l’exploitation : les prélèvements opérés par les uns réduisent la disponibilité immédiate de la ressource pour les autres.
La production halieutique mondiale s’est fortement développée des années 50 aux années 70, puis la croissance de cette production s’est ralentie entre les années 70 et 90. Des années 90 à nos jours, la production mondiale des pêches a plafonné, alors que celle de l’aquaculture s’est accrue (FAO, 2009). L’évolution de la production des pêches des années 70 à 90 s’explique par un important développement de l’effort de pêche dans les années 70 et 80 (permis par le progrès technique) qui a exercé une pression accrue sur les stocks de poissons exploités, et a finalement mené à la surexploitation et à l’épuisement d’environ 1/3 des stocks mondiaux. Pendant les 10 à 15 dernières années, la part des stocks surexploités, épuisés ou en relèvement reste stable, soit environ 28% des stocks en 2007 – 19% sont surexploités, 8% sont épuisés et 1% sont en cours de relèvement- (FAO, 2009). Les possibilités de développement de la pêche sont fortement limitées puisqu’en 2007 52% des stocks sont pleinement exploités, seuls 20% des stocks sont modérément ou sous-exploités et les dix principales espèces pêchées (représentant 30% de la production totale) sont pleinement exploitées ou surexploitées. Ainsi, il semble que le potentiel maximal d’exploitation des stocks naturels de poissons des océans du globe est atteint (FAO, 2009). La production aquacole mondiale s’est quand à elle beaucoup développée depuis 50 ans, néanmoins son expansion est contrainte par l’utilisation de farines et d’huiles de poissons sauvages (l’aquaculture consomme 60% de la farine de poisson produite et 85% de l’huile de poisson fabriquée dans les années récentes, FAO 2009).
Comme nous venons de l’illustrer, les ressources halieutiques sauvages (c'est-à-dire les stocks exploités par la pêche) sont des ressources vivantes communes renouvelables, qui, lorsqu’elles sont en libre-accès, sont soumises à la tragédie des communs (Hardin, 1968), c'est-à-dire qu’elles font l’objet d’une surexploitation. Explicitons maintenant ce point. Les ressources communes en libre accès sont caractérisées par la non-exclusion et la rivalité d’usage (tableau 6 supra) : tous les agents peuvent avoir librement accès à l’usage de cette ressource mais la consommation des uns affecte celle des autres, c'est-à-dire que lorsqu’un agent (ici un pêcheur) utilise la ressource (c'est-à-dire qu’il prélève des poissons) cela diminue la quantité immédiatement disponible de la ressource (les poissons dans les océans) pour les autres agents (les autres pêcheurs). Ainsi, le caractère commun des ressources halieutiques génère des externalités négatives croisées entre les pêcheurs lors de l’exploitation : les prélèvements opérés par les uns réduisent la disponibilité immédiate de la ressource pour les autres.
Ces effets externes sont la cause de la surexploitation des stocks de ressources renouvelables (la présence d’externalités induit une distorsion entre la productivité marginale privée et sociale (la productivité marginale privée représente l’effet d’une hausse d’une unité d’effort de pêche sur les poissons capturé par le pêcheur, alors que la productivité marginale sociale représente l’effet de cette hausse sur les poissons capturés par l’ensemble des pêcheurs) qui peut se poursuivre jusqu’à la quasi-extinction de ces derniers (les agents pêchent plus que le potentiel de renouvellement du stock), on est donc en présence d’un problème de conservation. Par ailleurs, ces effets externes incitent les agents à la surcapacité : les pêcheurs vont chercher à accroître leur effort de pêche (jusqu’au point où la productivité marginale privée est égale au coût unitaire privé) de manière excessive (phénomène dit de la « course aux poissons ») par rapport à l’optimum social (la productivité marginale privée est supérieure à la productivité marginale sociale), on est donc en présence d’un problème d’efficacité. De plus, ces effets externes, en créant de la surcapacité, vont générer des problèmes d’équité dans l’accès à la ressource qui débouchent sur des conflits d’usage.
Les ressources halieutiques en libre-accès posent donc des problèmes de surexploitation et de surcapacités : ces ressources renouvelables sont exploitées à un rythme supérieur à celui qui permet leur exploitation infinie et le revenu net global tiré de leur exploitation n’est pas maximal (il peut même être nul en cas de libre-accès). Il y a donc un gaspillage de ressources en présence d’effets externes négatifs intrabranches croisés qui ne sont pas internalisés au moyen d’instruments adaptés puisque l’accès est libre. L’équilibre concurrentiel est alors inefficace pour allouer les ressources au sein de l’économie.
Les ressources halieutiques en libre-accès posent donc des problèmes de surexploitation et de surcapacités : ces ressources renouvelables sont exploitées à un rythme supérieur à celui qui permet leur exploitation infinie et le revenu net global tiré de leur exploitation n’est pas maximal (il peut même être nul en cas de libre-accès). Il y a donc un gaspillage de ressources en présence d’effets externes négatifs intrabranches croisés qui ne sont pas internalisés au moyen d’instruments adaptés puisque l’accès est libre. L’équilibre concurrentiel est alors inefficace pour allouer les ressources au sein de l’économie.
Remarque
Face à ce problème, des mesures de régulation de l’exploitation des stocks halieutiques peuvent être prises. L’aménagement des pêcheries (Boncoeur et al., 2006 ; Thébaud et al., 2007) comporte deux composantes :
• les mesures techniques, qui visent à préserver les capacités productives et reproductives des stocks halieutiques (par la sélectivité et la limitation des captures ; par exemple la taille minimale des mailles d’un filet, le calendrier de pêche, la taille minimale des poissons débarqués et le temps de pêche autorisé) ;
• la régulation de l’accès, qui a pour objectif d’ajuster les capacités de capture au taux de renouvellement des stocks (par la sélection des armements et la détermination de la part exploitée de chaque armement ; par exemple le système de licences de pêche et les quotas qu’ils soient globaux, individuels (QI) ou individuels transférables(QIT)).
• les mesures techniques, qui visent à préserver les capacités productives et reproductives des stocks halieutiques (par la sélectivité et la limitation des captures ; par exemple la taille minimale des mailles d’un filet, le calendrier de pêche, la taille minimale des poissons débarqués et le temps de pêche autorisé) ;
• la régulation de l’accès, qui a pour objectif d’ajuster les capacités de capture au taux de renouvellement des stocks (par la sélection des armements et la détermination de la part exploitée de chaque armement ; par exemple le système de licences de pêche et les quotas qu’ils soient globaux, individuels (QI) ou individuels transférables(QIT)).