Remarque
Le rapport de la commission européenne identifie quelques éléments clé (p.40) pour construire des cadres de l’évaluation :

• Examen des causes de la perte de biodiversité: l’élaboration de scénarios appropriés pour évaluer les conséquences de la perte de biodiversité implique l’intégration d’informations sur les causes de cette perte.

• Évaluation des choix de stratégies et de politiques auxquels sont confrontés les responsables politiques: l’analyse doit mettre en regard au minimum deux «situations», ou scénarios, qui correspondent à des options alternatives pour l’action (ou l’inaction) pour réduire la perte de biodiversité et des écosystèmes (Monde A et Monde B).

• Évaluation des coûts et des bénéfices des actions destinées à conserver la biodiversité: il convient d’analyser à la fois les différences dans les bénéfices retirés de la conservation de la biodiversité (par exemple la purification de l’eau obtenue en protégeant les forêts) et dans les coûts encourus (tels que le renoncement aux bénéfices liés à la conversion d’une forêt à l’agriculture).

• Identification des risques et des incertitudes: il y a beaucoup de choses que nous ne connaissons pas sur la valeur de la biodiversité, mais cela ne signifie pas que ce que nous ignorons n’a aucune valeur, nous risquons de perdre des services écosystémiques très importants mais encore méconnus. L’analyse doit identifier ces incertitudes et évaluer les risques.

• Analyse explicite au niveau spatial: l’évaluation économique doit être explicite au niveau spatial car tant la productivité naturelle des écosystèmes que la valeur de leurs services varient en fonction de leur emplacement. Qui plus est, les bénéfices peuvent être appréciés à des endroits très différents de celui où ils sont produits.

• Examen de la répartition des impacts de la perte et de la conservation de la biodiversité: bien souvent, les bénéficiaires des services rendus par les écosystèmes ne sont pas ceux qui doivent supporter les coûts de la conservation. Ces disparités peuvent entraîner des décisions qui favorisent certaines personnes au niveau local mais s’avèrent néfastes pour d’autres et pour la société dans son ensemble. Des politiques efficaces et équitables reconnaîtront ces dimensions spatiales et les corrigeront au moyen d’outils appropriés tels que le paiement des services rendus par les écosystèmes.
Activité

Exercice : essayez en réfléchissant d’identifier les différentes formes de valeur de la biodiversité.

Éléments de réponse : Lire le chapitre sur la valeur de la biodiversité de la « stratégie de recherche sur la biodiversité », Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB), 2009, “Stratégie nationale de recherche sur la biodiversité”, à paraitre en mai (cf. annexe 1).

 

2.3. La gestion des ressources privatisables

Dans cette section, on considère le cas de ressources naturelles renouvelables ou non renouvelables, mais qui font l’objet d’une appropriation avec un décideur unique.

On présente un exemple pour chacun de ces cas :
- Le cas d’une exploitation minière, donc d’une ressource naturelle exhaustible
- Le cas d’une exploitation forestière, donc d’une ressource naturelle renouvelable.
 

2.3.1. Le cas d’une ressource naturelle exhaustible, l’exploitation minière

On rappelle qu’une ressource est considérée comme exhaustible ou épuisable si elle ne peut se régénérer à l’échelle humaine. C’est donc le cas de l’ensemble des ressources minières qu’elles soient des gisements pétroliers, des exploitations de minéraux : charbon, minerais, pierres précieuses. Certaines ressources épuisables telles que les ressources en nodules polymétalliques n’entrent pas strictement dans ce cadre s’il existe une compétition pour leur exploitation avec des droits d’accès multiples et non définis.

Hotelling, dans un article célèbre (Hotelling, 1931), s’est intéressé à la question de la gestion des ressources non renouvelables. Il a énoncé une règle d’exploitation de ces ressources connue sous le nom de « loi de Hotelling » : si le coût d’exploitation d’une ressource épuisable est considéré comme négligeable, son prix croît à un taux égal au taux d’intérêt réel (taux d’actualisation). Si le coût d’extraction n’est pas négligeable c’est la différence entre le prix et le coût marginal (la rente minière) qui décroît selon ce même taux.

La présentation que fait Hotelling considère que :
- Le volume de la ressource exploitée est connu et qu’il n’y a pas de possibilité de croissance de ce volume ni d’augmentation du niveau d’exploitation par l’effet du progrès technique.
Complément

Les effets du progrès technique peuvent en particulier permettre de mieux exploiter les ressources en traitant des substrats à plus faible teneur en minerai, ou en extrayant plus de pétrole d’une nappe puisqu’à un niveau de progrès technique donné on ne peut extraire qu’une partie de la réserve existante, le reste étant techniquement ou économiquement inexploitable.

- La demande de ressource cumulée au cours du temps est supposée épuiser toute la réserve exploitable. La conséquence de cette hypothèse est que la fonction de demande est une fonction décroissante du prix de la ressource et qu’elle s’annule à la date d’expiration de l’horizon d’exploitation.

- Le coût de l’extraction de la ressource est fonction du temps, donc de la diminution du volume de la réserve.

- Le taux d’actualisation (cf. section précédente) qui exprime la préférence pour le présent du producteur pour le présent est constant.

- La ressource est privatisée, c'est-à-dire qu’elle appartient à un producteur (privé ou public) dont les droits d’accès sont parfaitement définis. Mais Hotelling examine les différentes situations possibles : producteur en situation de monopole et producteur en situation de concurrence ou en situation de duopole.


Pour ce qui concerne le prix de la ressource non renouvelable il dépend :
          - du coût technique de production, c'est-à-dire du coût marginal à long terme (le terme étant l’horizon d’exploitation).      

          - d’un coût d’usage qui est fonction de l’épuisement de la ressource (si on considère qu’il n’y a ni nouvelle découverte, ni possibilité de substitution par les usagers avec une autre ressource : par exemple charbon/gaz naturel pour le chauffage). On parle de rente de rareté.        

           - si la ressource est exploitée sur plusieurs gisements (même par un producteur unique), il va varier en fonction des gisements les plus avantagés (par exemple en faveur de ceux qui sont les plus proches du lieu de leur exploitation), on parle alors de rente différentielle (d’origine spatiale).        

           - si le marché n’est pas concurrentiel il peut exister une rente liée à cette situation, on parle de rente de monopole.
 
Définition

Cela comprend les nouvelles connaissances ou procédés appliqués à la production afin de réorganiser les techniques de production, d’améliorer les biens d’équipement, d’inventer et de mettre sur le marché de nouveaux biens et services ou de modifier les biens et services existants.

Définition

C'est une situation dans laquelle un seul offreur (vendeur) est face à de nombreux demandeurs (acheteurs).

Définition

C'est une structure de marché dans laquelle deux entreprises, les duopoleurs, produisent un même bien dont elles fournissent la totalité de l’offre.