Quelles sont les relations entre les variations passées des concentrations en gaz à effet de serre et du climat ?
- Au cours du dernier siècle, le taux d’accroissement du forçage radiatif des trois principaux gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (
), le méthane (
) et l’oxyde nitreux (
) est très probablement sans précédent au moins au cours des derniers 16 ka (1) . Les variations pré-industrielles des concentrations en gaz à effet de serre dans l’atmosphère observées au cours des derniers 10 ka ont été faibles par rapport à leurs augmentations pendant la période industrielle, et étaient probablement majoritairement dues à des processus naturels.



Remarque
(1)
1 ka = 1000 ans avant la période actuelle (définie comme 1950) ou une durée d’une durée de 1000 ans.
- Il est très probable que les concentrations actuelles dans l’atmosphère du
(379 ppm), du
(1774 ppb) dépassent de loin les variations naturelles des derniers 650 ka. Les mesures faites dans les carottes de glace indiquent que le
a varié dans une gamme de 180 à 300 ppm et le
entre 320 et 790 ppb pendant cette période. Toujours pour la même période des derniers 650 ka, la température antarctique et les concentrations de
ont co-varié, ce qui indique une forte imbrication entre le climat et le cycle du carbone.





- Il est très probable que les variations glaciaires-interglaciaires de
ont fortement amplifié les variations climatiques, mais il est improbable que les variations de
aient initié la fin des périodes glaciaires. Au cours des dernières déglaciations, les températures antarctiques ont commencé à augmenter plusieurs siècles avant le
atmosphérique.



- Il est probable que les périodes climatiques antérieures où les concentrations atmosphériques en
ont été élevées étaient des périodes plus chaudes qu’actuellement. C’est le cas à la fois pour des périodes climatiques persistants pendant des millions d’années (comme le Pliocène, entre 5 et 3 Ma (2)) et pour des évènements chauds de quelques centaines de millions d’années (par exemple, le Maximum Thermique Paléocène-Eocène, il y a 55 Ma). Dans les deux cas, le réchauffement était probablement fortement amplifié dans les hautes latitudes nord, par rapport aux basses latitudes.

Remarque
(2) 1 Ma = 1 million d’années avant l’actuel (1950) ou une période d’une durée de 1 million d’années.