La crise Permien-Trias
La troisième crise se situe au passage Permien/Trias, aux environs de 250 millions d'années. Elle correspond à la crise biologique la plus importante en nombre d'espèces disparues. Cette crise s'exprime non seulement en milieu marin, de manière plus marquée sur les écosystèmes benthiques, mais aussi en milieu continental. En effet, en plus de l'extinction d'espèces végétales et d'insectes, elle se marque dans les coupes sédimentaires par un niveau riche en débris de bois et cellules de champignons appelé "évènement fongique". Ce dernier semble traduire un évènement brutal, catastrophique, tandis que deux phases d'extinction ont été mises en évidence en milieu marin. Les causes proposées pour expliquer l'extinction en masse de la limite Permien/Trias sont nombreuses, avec un réchauffement climatique (lié à l'augmentation de gaz à effet de serre) associé à une configuration paléogéographique particulière avec toutes les masses continentales réunies en un supercontinent unique, la pangée, accentuant la continentalisation du climat, mais aussi la succession d'une baisse très importante du niveau des mers à la fin du Permien suivie d'une remontée au début du Trias dans des conditions de moins bonne oxygénation. Á ces variations, s'ajoute une baisse de la salinité, des épanchements volcaniques très abondants en Sibérie précisément à la limite Permien/Trias et d'autres phénomènes dont les effets restent encore mal compris tels que des inversions nombreuses et rapprochées du champ magnétique terrestre qui ont pu atténuer voir annuler la protection de la terre par la magnétosphère contre les rayons cosmiques. Si peu d'arguments existent en faveur d'une chute de météorite, les recherches sur la libération de réservoirs de gaz à effet de serre se poursuivent. Néanmoins, il est vraisemblable que la conjonction de plusieurs causes plutôt qu'une seule explique à la fois l'ampleur de cette crise, sa sélectivité selon les écosystèmes, le nombre de phases d'extinctions (deux en milieu marin et l'évènement fongique en milieu continental) ou encore la lenteur de la reconquête post-crise au début du Trias.