Changement d’occupation des sols et interactions des compartiments terrestres
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Occupation des sols
L’occupation des sols est une description physique de l'espace. Elle désigne l'occupation (bio)physique observée de la surface terrestre, c'est-à-dire ce qui recouvre le sol (Di Gregorio et Jansen, 1997). Elle distingue plusieurs catégories biophysiques : les zones de végétation (arbres, buissons, champs, pelouses), les sols nus, les surfaces dures (roches, surfaces bâties), les surfaces humides et les plans d'eau (nappes et cours d'eau, zones inondables). L'occupation des sols est observée par différentes sources qui comprennent l'œil humain, et les moyens offerts par la télédétection.
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Utilisation des sols
L'utilisation des sols recoupe plusieurs approches, les deux principales étant les approches fonctionnelle et séquentielle. La première renvoie à la description des zones selon leur finalité socio-économique : superficies à vocation résidentielle, industrielle ou commerciale, agricole ou forestière, destinées aux loisirs ou à la préservation, etc (EUROSTAT, 2001 b). L'approche séquentielle, développée essentiellement pour les statistiques agricoles, comprend une série d'opérations humaines visant à tirer des produits et/ou des bénéfices des ressources du sol, par exemple une suite d'opérations telles que le labourage, l'ensemencement, les traitements herbicides et fertilisants, et la récolte (Mücher et al., 1993). Contrairement à l'occupation, l'utilisation des sols n'est pas facile à observer. Par exemple, il peut être difficile de déterminer si des surfaces en herbe sont destinées à un usage agricole ou non. Des liens entre l’utilisation et l'occupation des sols peuvent être établis même si les situations sont souvent compliquées et qu’ils ne sont pas toujours évidents (Turner et al., 1995); Ainsi, il est possible de déduire l'utilisation d'un sol à partir de son occupation, et inversement. Cependant, les données acquises par télédétection ne sont pas toujours suffisantes pour établir ces liens et un complément d'information peut s'avérer nécessaire. Par exemple, pour déterminer l’usage d’une surface en herbe, les agriculteurs peuvent confirmer la présence ou non de bétail, ou l’on peut également se référer aux caractéristiques indiquant la présence ou l'absence de bétail. Dans les régions agricoles très fortement anthropisées et intensément exploitées, les liens entre occupation et utilisation des sols sont bien connus en général et l’affectation d’un usage à un mode d’occupation sol s’effectue souvent implicitement (par exemple, les surfaces en herbe observées sont affectées directement à la classe prairie), ce qui aboutit à l’association des notions d’occupation et d’utilisation des sols dans les systèmes de classification; Il n’y a d’ailleurs pas eu pendant longtemps de nomenclatures standard, universellement acceptées pour classer de façon distincte l’occupation et l’utilisation du sol, et les nomenclatures les plus souvent utilisées étant hybrides, mêlant les deux notions (Meyer, 1995). Des nomenclatures plus récentes telle que LUCAS (Land Use/Cover Area Frame Statistical Survey, EUROSTAT 2001a) ont été établies séparément pour l’occupation et l’utilisation des sols pour des inventaires réalisés sur de grandes étendues dans le cadre de programmes internationaux.