La dépendance de la presse
Quelles sont la liberté et la marge de manœuvre des journalistes pour évoquer ces thématiques ? Ils sont largement dépendants des annonceurs qui financent les journaux grâce à la publicité. La part de la publicité varie selon les médias. Ainsi, la presse écrite est financée à moitié par les ventes et par la publicité. Les chaînes de télévision publiques (comme France 2 ou France 3) sont financées par la publicité et la redevance. Les chaînes privées quant à elles (comme TF 1 ou M 6) sont financées entièrement par la publicité. On peut s’interroger sur leur possibilité d’aller, dans les articles, à l’encontre des annonceurs qui les font vivre, même si à plusieurs occasions, Le Monde a publié un article sur les émissions de gaz à effet de serre en vis-à-vis d’une publicité pour des voitures jugées par beaucoup comme particulièrement polluantes (4 x 4) ou pour Total… Le 20 septembre 2006, P. Santi dans Le Monde relaie les propos d’un journaliste de Libération en conflit avec Edouard de Rothschild : « tout journaliste, tout démocrate, [est] sensible au sort d’un journal qui risque de mourir, et s’il ne meurt pas risque d’être normalisé par tous ces intérêts économiques et financiers qui s’attaquent aujourd’hui à l’indépendance de la presse ». Les journalistes pratiquent sans doute pour certains au moins l’autocensure. Plus important encore, la course à la rentabilité et au scoop tend à privilégier des préparations brèves et un minimum d’investigation. Si l’on en croit F. Ruffin « Á l'école de la rue du Louvre on apprend à copier, couper, reformuler, résumer, synthétiser, simplifier... à produire de l'info rapide, avec la garantie que les banalités succéderont aux platitudes… »