Les sources d’informations des journalistes
Cette polarisation sur quelques aspects dépend des sources très peu nombreuses d’information primaire. L’agence France Presse publie environ 200 dépêches par an qui sont systématiquement reprises, sans faire l’objet de critiques. Elles vont privilégier, compte tenu de l’hétérogénéité institutionnelle des sources d’information de l’agence elle-même, les communiqués des conférences internationales sur le sujet, les déclarations de gouvernement, les notes d’intention des grands programmes ou expéditions scientifiques (V. Rabeharisoa). Les rapports produits par des organismes indépendants, moins univoques et plus nuancés comme les rapports du GIEC ne sont jamais lus, ni consultés par les journalistes. Tout au plus, les résumés ou synthèses (GIEC, Météo France, ONERC) sont peut être parcourus mais de toute façon si les organismes sont mentionnés, leurs textes sont rarement cités. Par contre, d’autres sources sont mobilisées pour près de quatre articles sur dix, comme les prestigieuses revues anglo-saxonnes Nature ou Science ou les revues internationales d’économie. Pourquoi cette discipline ? Parce que les émissions de gaz à effet de serre renvoient au modèle de consommation énergétique des pays riches. Ce sont donc les physiciens pour la modélisation et les spécialistes de l’énergie, donc les économistes, qui ont la cote dans les médias et ont le monopole de la parole et de l’autorité. Autre exemple : les six experts qui prennent la parole sur les changements climatiques pour la société Total appartiennent seulement à ces deux disciplines (DVD 2006 2006, A l’horizon des changements climatiques : six experts prennent la parole, DVD 25 mn.et site internetUniversité Total).
 
Référence bibliographique

Universitétotal - 2006, A l’horizon des changements climatiques : six experts prennent la parole, DVD 25 mn.

Référence webographique

Université Total