Les années 70 ... La fin d’un Mythe

En 1971, le Club de Rome, groupe de réflexion, composé d’industriels, de diplomates et de chercheurs lance un vrai pavé dans la marre avec la publication du rapport « Halte à la croissance », traduction alarmiste de son titre original « The limits to growth ».
Ce rapport appelé, aussi rapport « Meadows » du nom d’un de ses auteurs alors Directeur du «Massachussetts Institute of Technology », propose une vision systémique du développement où « développement et environnement doivent être absolument traités comme un seul problème ». Il s’inspire des premières tentatives de modélisation de « l’écosystème mondial ». Dans cette optique, l’augmentation exponentielle de la population conduit inexorablement à une augmentation fatale de la pollution et à la disparition des ressources naturelles de la planète. De ces premières tentatives, est née l’idée du calcul de « l’empreinte écologique » développée plus haut. Les estimations montrent que c’est aux alentours des années 70 que l’augmentation de population et le développement des activités humaines aurait fait basculer l’empreinte au-delà du seuil d’équilibre d’une planète. Depuis ce temps, nous vivrions en quelque sorte « à crédit » par rapport au « capital » planétaire.
Face à ce constat la solution proposée par le rapport « Meadows » est la croissance Zéro, le maintien d’un « équilibre global » d’une société stable. « La population et le capital sont les seules grandeurs qui doivent rester constantes dans un monde en équilibre. Toutes les activités humaines qui n’entraînent pas une consommation déraisonnable de matériaux irremplaçables ou qui ne dégradent pas d’une manière irréversible l’environnement pourraient se développer indéfiniment. En particulier, ces activités que beaucoup considèrent comme les plus souhaitables et les plus satisfaisantes : éducation, art, religion, recherche fondamentale, sports et relations humaines, pourraient devenir florissantes ».
Pour y parvenir le rapport prône un arrêt de la croissance dans les pays les plus développés au profit des pays en voie de développement.
Avec le rapport Meadows, nous sommes encore dans une logique de confrontation et non de conciliation entre l’écologique et l’économique. Il est cependant intéressant de noter que dans l’approche retenue par le rapport, croissance économique et développement ne sont plus confondus. En effet le rapport prône un développement centré sur d’autres valeurs que la production de biens.
Les conclusions du rapport seront largement reprises et diffusées par les ONG nouvellement constituées.