Les différentes dimensions de l’économie solidaire

 

Dimension économique : l’hybridation des ressources

La conceptualisation de l’économie solidaire s’appuie sur la pluralité des comportements économiques mis en évidence par Karl Polanyi. Cet auteur (1975, p. 239) désigne le sens substantif du terme économique à partir de « la dépendance de l’homme par rapport à la nature et à ses semblables. Il renvoie à l’échange entre l’homme et son environnement naturel et social. Cet échange fournit à l’homme des moyens de satisfaire ses besoins matériels ». Cette approche substantive permet de mettre en évidence la diversité des principes économiques qui ne sont pas réductibles au marché ou à la redistribution, mais aussi à l’administration domestique et à la réciprocité.
Définition
1) le marché dans lequel il y a mise en correspondance de l’offre et de la demande de service entre agents économiques par le mécanisme de fixation des prix ;

2) la redistribution dans laquelle une autorité centrale rassemble des moyens pour ensuite les répartir selon les normes qu’elle fixe elle-même ;

3) la réciprocité dans laquelle les échanges s’expliquent par la volonté d’entretenir ou de renforcer les liens sociaux entre différents groupes ou personnes.
Ce dernier registre économique nous apparaît central pour caractériser les initiatives solidaires (Gardin, 2006) . Ces expériences se construisent à partir d’une « impulsion réciprocitaire » visant à construire des réponses économiques à demandes sociales sans avoir pour objectif de maximiser les profits et sans émaner pour autant de l’action des seuls pouvoirs publics. Cette impulsion réciprocitaire associe les acteurs qui sont les premiers concernés par ces projets à mettre en place : usages, travailleurs et bénévoles.

Au-delà de cette impulsion réciprocitaire, les initiatives vont s’appuyer sur les différents d’économie pour parvenir à la réalisation de leurs projets :
Définition
1) l’économie marchande correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et services est confiée prioritairement au marché. L’économie marchande mobilise aussi de nombreuses contributions non-marchandes, comme les aides et subventions versées aux entreprises, mais cette combinaison se réalise au profit du comportement économique du marché.

2) l’économie non-marchande correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et services est confiée prioritairement à la redistribution. La redistribution prend corps à travers l’intervention des pouvoirs publics et parapublics.

3) l’économie non-monétaire correspond à l’économie dans laquelle la distribution des biens et services est confiée prioritairement à la réciprocité. La réciprocité peut prendre des formes monétaires à travers par exemple des dons en numéraire mais la réciprocité incarné à travers le bénévolat comme les réseaux de solidarité prend des formes non-monétaires.
Cette mobilisation des différents types d’économie tente de se réaliser dans le respect de la logique des projets ancrés dans l’espace public local. En ce sens, l’économie solidaire comprend aussi une dimension politique en associant différentes parties-prenantes à la définition, à la conception et au fonctionnement d’activités d’utilité sociale. Le schéma triangulaire construit par Eme et Laville illustre la spécificité de la construction et du fonctionnement de l’économie solidaire.
Crédits
Eme et Laville
Légende
Illustration de la spécificité de la construction et du fonctionnement de l’économie solidaire
 
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