Durant le dernier demi-siècle, tout en passant d’une organisation monocentrique à une organisation polycentrique, les agglomérations d’Amérique du Nord, en particulier les plus vastes et peuplées, sont devenues profondément suburbaines. Aux États-Unis, en particulier, cela s’est traduit par une augmentation importante des superficies consacrées à l’urbanisation et un accroissement considérable des populations résidant en dehors des villes-centres, populations qui aujourd’hui représentent plus de 50 % de la population totale ( ).
Au fur et à mesure que la suburbanisation progressait, le mode d’occupation dominant des espaces métropolitains s’est constitué à la fois d’étalement et de discontinuité. Et même si l’ « urbanisation des banlieues » a réellement fonctionné, la ville périphérique peu dense a malgré tout continué à s’étoffer. En effet, les faibles densités moyennes des zones résidentielles associées à un usage extensif du sol (maisons unifamiliales sur parcelles de jardin) se combinent toujours à d’imposantes infrastructures de transport, des zones réservées aux activités économiques, des espaces demeurés naturels ou agricoles ou encore des territoires dédiés aux loisirs. Il n’est donc pas étonnant de voir la densité moyenne des agglomérations diminuer.
La problématique de l’urban sprawl (étalement considéré comme excessif et peu contrôlé) a conduit, à partir de la fin de la décennie 1960 au plus tôt et principalement par la suite, à adopter des législations ou réglementations destinées à freiner, réduire et surtout mieux maîtriser l’expansion spatiale des espaces urbanisés. Dans le contexte d’une Amérique du Nord fédérale, l’initiative est le plus souvent venue des États (aux États-Unis) et toujours des Provinces au Canada avec, chaque fois, le souci de construire des réponses en fonction de conditions d’urbanisation et de référentiels sociopolitiques régionalement distincts. Aussi ne doit-on pas s’étonner de l’hétérogénéité de ces réponses. Une hétérogénéité qui tient autant aux modalités d’élaboration des outils de gestion de la croissance spatiale des villes qu’aux dispositifs de contrôle de l’urban sprawl utilisés (limite-t-on l’étalement en partant de la ville ou en partant des espaces naturels et agricoles ?). Ainsi, dans certains cas, la prééminence étatique fut et demeure déterminante.
L’exemple de référence, dans ce domaine, reste sans nul doute l’Etat d’Oregon qui, dès 1973, adopte un ensemble de lois mettant en place l’un des systèmes les plus centralisés et directifs de contrôle de la croissance spatiale des agglomérations. Plusieurs fois amandé depuis, le système fait interagir à la fois les besoins d’urbanisation et ceux de conservation ou restauration d’espaces ruraux au travers d’objectifs, de buts clairement affichés, déclinés ensuite aux différents échelons locaux ( ).
Au fur et à mesure que la suburbanisation progressait, le mode d’occupation dominant des espaces métropolitains s’est constitué à la fois d’étalement et de discontinuité. Et même si l’ « urbanisation des banlieues » a réellement fonctionné, la ville périphérique peu dense a malgré tout continué à s’étoffer. En effet, les faibles densités moyennes des zones résidentielles associées à un usage extensif du sol (maisons unifamiliales sur parcelles de jardin) se combinent toujours à d’imposantes infrastructures de transport, des zones réservées aux activités économiques, des espaces demeurés naturels ou agricoles ou encore des territoires dédiés aux loisirs. Il n’est donc pas étonnant de voir la densité moyenne des agglomérations diminuer.
La problématique de l’urban sprawl (étalement considéré comme excessif et peu contrôlé) a conduit, à partir de la fin de la décennie 1960 au plus tôt et principalement par la suite, à adopter des législations ou réglementations destinées à freiner, réduire et surtout mieux maîtriser l’expansion spatiale des espaces urbanisés. Dans le contexte d’une Amérique du Nord fédérale, l’initiative est le plus souvent venue des États (aux États-Unis) et toujours des Provinces au Canada avec, chaque fois, le souci de construire des réponses en fonction de conditions d’urbanisation et de référentiels sociopolitiques régionalement distincts. Aussi ne doit-on pas s’étonner de l’hétérogénéité de ces réponses. Une hétérogénéité qui tient autant aux modalités d’élaboration des outils de gestion de la croissance spatiale des villes qu’aux dispositifs de contrôle de l’urban sprawl utilisés (limite-t-on l’étalement en partant de la ville ou en partant des espaces naturels et agricoles ?). Ainsi, dans certains cas, la prééminence étatique fut et demeure déterminante.
L’exemple de référence, dans ce domaine, reste sans nul doute l’Etat d’Oregon qui, dès 1973, adopte un ensemble de lois mettant en place l’un des systèmes les plus centralisés et directifs de contrôle de la croissance spatiale des agglomérations. Plusieurs fois amandé depuis, le système fait interagir à la fois les besoins d’urbanisation et ceux de conservation ou restauration d’espaces ruraux au travers d’objectifs, de buts clairement affichés, déclinés ensuite aux différents échelons locaux ( ).
Légende
Portland (Oregon) : politique de contrôle de la croissance spatiale, organisation des transports collectifs et de centralités hiérarchisées
C’est ce système qu’on observe aujourd’hui dans des contextes aussi différents que, par exemple, celui de la Colombie-Britannique (au Canada) ou dans le New Jersey, la Floride, l’État de Washington (aux États-Unis). D’un autre côté, il existe des situations où l’État, sans être directif, énonce quelques principes fondamentaux (économiques, sociaux, environnementaux) devant être intégrés dans les processus localisés de planification territoriale (Géorgie), et d’autres situations (Tennessee par exemple) où c’est plutôt par l’adoption de mesures sectorielles très concrètes que l’Etat cherche à orienter le devenir territorial des villes et agglomérations.
Cependant, au-delà de ces différences, qui renvoient largement aux cultures politiques propres à chaque État ou Province, il faut noter une réelle convergence vers des objectifs de « croissance spatiale « intelligente » » (smart growth), autour d’un référentiel qui s’est progressivement constitué et homogénéisé surtout durant la décennie 1990 ( ). Ainsi en est-il de bien des législations, les plus explicites étant les plus récemment mises en œuvre, à l’image de celles du Maryland (1997 et 1998) ( ), directement inspirées de ces principes tendant d’une part à limiter l’expansion spatiale désordonnée et coûteuse et, d’autre part, à promouvoir la reconquête ou la consolidation des territoires anciennement urbanisés, des législations qui par ailleurs mettent également l’accent sur la nécessaire prise en compte des espaces naturels et des territoires agricoles.
Cependant, au-delà de ces différences, qui renvoient largement aux cultures politiques propres à chaque État ou Province, il faut noter une réelle convergence vers des objectifs de « croissance spatiale « intelligente » » (smart growth), autour d’un référentiel qui s’est progressivement constitué et homogénéisé surtout durant la décennie 1990 ( ). Ainsi en est-il de bien des législations, les plus explicites étant les plus récemment mises en œuvre, à l’image de celles du Maryland (1997 et 1998) ( ), directement inspirées de ces principes tendant d’une part à limiter l’expansion spatiale désordonnée et coûteuse et, d’autre part, à promouvoir la reconquête ou la consolidation des territoires anciennement urbanisés, des législations qui par ailleurs mettent également l’accent sur la nécessaire prise en compte des espaces naturels et des territoires agricoles.