Développer de la naturalité, initier des politiques ambitieuses et diversifiées afin de lutter contre les effets négatifs de la minéralisation des espaces urbanisés ou ceux des émissions polluantes provoquées par la très forte dépendance automobile des sociétés urbaines d’Amérique du Nord, ou encore pour réduire les consommations d’eau et de ressources énergétiques de ces mêmes sociétés, etc. sont autant d’éléments participant à l’élaboration de solutions à ce que nous pouvons appeler la question environnementale. Mais l’expérience montre qu’il ne suffit pas de formuler cette question environnementale dans les termes les plus larges et les plus complexes, d’envisager des réponses politiques, économiques, techniques systémiques pour que la question environnementale perde de son acuité. Car tout ceci participe souvent de ce que certains appellent la « modernisation écologique ».
Or, malgré les meilleures réponses apportées par la « modernisation écologique », la question environnementale demeure souvent en suspens, tout simplement parce que la question environnementale s’imbrique dans la question sociale. Il ne faut donc pas s’étonner de voir comment une crise environnementale, surtout lorsque cette dernière prend un caractère exceptionnel par son intensité, télescope presque toujours la question sociale des inégalités pour produire une crise sociale aux impacts parfois dévastateurs et durables. Il suffit de se rappeler les résultats du télescopage du cyclone Katrina avec la région de la Nouvelle-Orléans au matin du 29 août 2005 pour comprendre ce lien entre question environnementale et question sociale. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la question de l’équité environnementale, en Amérique du Nord en général, aux États-Unis en particulier, constituée en question récurrente, et cela depuis maintenant une trentaine d’années.
Or, malgré les meilleures réponses apportées par la « modernisation écologique », la question environnementale demeure souvent en suspens, tout simplement parce que la question environnementale s’imbrique dans la question sociale. Il ne faut donc pas s’étonner de voir comment une crise environnementale, surtout lorsque cette dernière prend un caractère exceptionnel par son intensité, télescope presque toujours la question sociale des inégalités pour produire une crise sociale aux impacts parfois dévastateurs et durables. Il suffit de se rappeler les résultats du télescopage du cyclone Katrina avec la région de la Nouvelle-Orléans au matin du 29 août 2005 pour comprendre ce lien entre question environnementale et question sociale. Il ne faut donc pas s’étonner de voir la question de l’équité environnementale, en Amérique du Nord en général, aux États-Unis en particulier, constituée en question récurrente, et cela depuis maintenant une trentaine d’années.
Légende
Chalmette (banlieue Sud-Est de La Nouvelle Orléans) le 31 aoüt 2005 : inondations consécutives au cyclone Katrina (quartiers populaires dans la proximité immédiate d’installations pétrochimiques en bordure du Mississippi avec diffusion d’une « soupe toxique »).
La qualité environnementale représente un enjeu social de première importance. Chacun aspire en effet à vivre dans un environnement résidentiel ou professionnel considéré comme sûr et sain, c’est-à-dire ne présentant pas des caractéristiques susceptibles d’altérer momentanément ou surtout durablement le bien-être ou la santé des personnes. Or ces conditions ne sont pas remplies pour chacun. L’expérience, et surtout de plus en plus de travaux scientifiques, témoignent d’inégalités collectives d’accès à la qualité environnementale et d’exposition aux nuisances et aux risques.
Aux Etats-Unis, depuis les années 1970, l’identification de cette catégorie d’inégalités a donné naissance à des mouvements collectifs de protestation s’appuyant sur des cas exemplaires de surexposition aux risques, principalement face aux toxiques industriels ou agricoles, et de revendication pour une justice environnementale ( ). Parallèlement, un courant de recherche s’est organisé, souvent fondé sur des groupes associant chercheurs et activistes communautaires, courant de recherche justifiant la légitimité des revendications ( ). Par delà ces mobilisations dans la sphère sociétale et académique, depuis le milieu de la dernière décennie, c’est aussi la sphère des grandes institutions politiques que s’est trouvée mobilisée autour de cette problématique. En effet, l’ executive order 12898 de février 1994 signé du président Clinton, renforçant le Civil Rights Act de 1964 et le National Environmental Policy Act de 1969, oblige désormais, dans toutes les politiques publiques à évaluer le risque (risk assesment) encouru par les populations considérées comme vulnérables (enfants, personnes âgées), les minorités, les populations à faibles revenus et à mettre en œuvre des méthodes de communication sur le(s) risque(s) encouru(s) adaptées à ces mêmes populations ( ). Depuis maintenant une décennie donc, la « justice environnementale » représente à la fois un champ de la revendication collective reconnu et désormais légitime et un filtre à travers lequel doit être évalué toute action publique.