Les Approches Participatives & le Modèle Politique de la Démocratie Délibérative

 

Introduction

Objet
Au cours des vingt dernières années, on a vu émerger un vaste éventail de procédures de participation des parties-prenants autour des enjeux de décision économiques et environnementaux, mettant l'accent sur la résolution des conflits et sur la recherche d'un mode d'action reconnaissant de la diversité des intérêts, des positions éthiques et des considérations scientifiques. Celles-ci vont des procédures de négociation entre groupes d'intérêts sectoriels, qui représentent une composante habituelle de la définition des politiques au niveau national, jusqu'à des processus de médiation n'intéressant qu'un faible nombre de parties prenantes dans les questions de communautés locales. L'objectif au sens large est de rechercher un consensus, pour éviter qu'une décision unilatérale s'impose, que les parties concernées soient d'accord ou non.
L’objectif de cette composante du module est de cerner la spécificité des procédures participatives comme autant d’instances d’un modèle politique de démocratie délibérative dans le contexte des problèmes de gouvernance environnementale et du développement durable.
Citation
"Aujourd’hui, la prospective connaît un regain d’intérêt, mais il s’agit d’une prospective sensiblement différente de celle des débuts, car elle s’intègre dans un contexte fortement et durablement dominé par l’incertitude. Dès lors, elle en appelle à d’autres méthodes : la détection des signaux faibles et des faits porteurs d’avenir, l’imagination des ruptures. Dès lors, elle répond aussi à de nouvelles attentes : poser les bonnes questions –celles du sens et des finalités- plutôt que de fournir des réponses; participer d’un processus continu d’acquisition et de débat des connaissances, de construction et d’accompagnement de la décision plutôt qu’éclairer en amont la décision”.

Rapport "Prospective, débat, décision publique" ,
présenté par J.B Bailly pour le Conseil Economique et Social, 1998, p 6.
Citation
« La seule universalité vraie concevable ne peut donc reposer que sur un consensus vraiment universel. Elle passe par un dialogue authentique entre cultures. Un tel dialogue est possible puisque la communicabilité existe. Il ne peut aboutir que si chacun est prêt à faire des concessions. Nous partageons la conviction que chaque culture a beaucoup à apprendre des autres, qu’elle peut s’enrichir de nombreux apports. Il n’est pas sûr pour autant que chacun puisse jouer le jeu de la réciprocité, c’est-à-dire concrètement renoncer à sa ‘barbarie’ pour obtenir de l’Autre qu’il renonce à la sienne afin de permettre aux deux de jouir de leurs échanges réciproques. Comme il n’y a aucun espoir de fonder quoi que ce soit de durable sur l’escroquerie d’une pseudo-universalité imposée par la violence et perpétuée par la négation de l’Autre, le pari qu’il y a un espace commun de coexistence fraternelle à découvrir et à construire vaut la peine d’être fait. »

— Serge Latouche, L’Occidentalisation du Monde (La Découverte, Paris, 1989), p.139