D’autres initiatives développent de nouveaux modes d’échanges non basés sur la maximisation de l’intérêt individuel.
- Le commerce équitable propose ainsi d’autres modalités de réalisation d’activités commerciales dans l’objectif de permettre aux producteurs de vivre dignement, de soutenir des projets de développement durable localement et de transformer les consommateurs en consomm’acteurs. Les exemples les plus popularisés ont développés un partenariat avec la grande distribution à qui elles fournissent des produits labellisés (cf. www.maxhavelaarfrance.org et www.altereco.com ). D’autres réseaux s’inscrivant explicitement dans l’économie solidaire ont mis en place leur propre circuit de distribution (cf. www.artisansdumonde.org ) ou cherchent également à promouvoir un commerce solidaire qui ne soit plus entre consommateurs du Nord et producteurs du Sud mais aussi entre producteurs et consommateurs du Nord comme du Sud (www.minga.net ). Cette dynamique rejoint d’une certaine manière d’autres expériences dans le domaine agricole qui vise le développement d’une agriculture biologique (www.biocoop.fr ) ou encore la promotion d’une agriculture paysanne (http://alliancepec.free.fr ) par de nouveaux rapports entre consommateurs et paysans situés le plus souvent à proximité des villes.
- Un deuxième type d’initiatives promeut des échanges n’utilisant pas les monnaies nationales, en privilégiant le lien social et l’entraide sur les choses échangées, comme peuvent le faire les Systèmes d’échange local
ou les Réseau d’échanges réciproques de savoir . Les expériences d’autoproduction et d’autoréhabilitation (cf. ) s’inscrivent aussi dans cette dynamique de promotion d’une économie non monétaire.
- Un troisième type propose des financements différents ; la recherche de rentabilité bancaire aboutissant à ce que de trop nombreuses initiatives n’accèdent aux financements bancaires, la finance solidaire s’est progressivement donnée pour objectif non seulement l’accès au crédit d’entrepreneurs qui ne peuvent pas avoir recours au système financier traditionnel, mais aussi de mieux accompagner la création d’activités prenant en compte des préoccupations sociales, ou environnementales (Cf. et ). Ce type d’épargne connaît un nouvel apport financier grâce à la partir de l’épargne salariale consacrée à l’économie solidaire (cf ).
Ces nouveaux modes d’échange proposent, malgré leur différence, des orientations porteuses d’une autre conception de l’utilisation de l’argent.
Une typologie des initiatives solidaires peut ainsi être dressée :
Une typologie des initiatives solidaires peut ainsi être dressée :
- les services individuels quasi-collectifs avec principalement les services de la vie quotidienne et les services culturels et de loisirs ;
- les services collectifs avec principalement des services d’amélioration du cadre de vie et des services de l’environnement ;
- les structures d’insertion par l’économique et d’insertion sociale ;
- les nouveaux modes d’échange avec le commerce équitable, les finances solidaires et les réseaux d’échange.
Notons toutefois que cette typologie n’est pas exhaustive, en outre, dans l’ensemble des domaines présentés, y compris l’insertion ou le commerce équitable, toutes les initiatives ne s’inscrivent pas forcément dans des démarches d’économie solidaire. Par exemple, les services aux personnes peuvent se développer dans des logiques de maximisation des profits par des entreprises privées qui vont cibler uniquement une clientèle solvable ; alors que les services aux personnes développés dans une optique d’économie solidaire vont rechercher l’accessibilité au plus grand nombre sans avoir pour la maximisation de profits. L’approche par les domaines d’activité est donc insuffisante et demande de mettre en évidence les autres dimensions qui définissent l’économie solidaire mais aussi de clarifier ses rapports avec d’autres conceptualisations.